Three Lakes and the Flatland Eagles – War Tales

threelakes-warA la manière de Matt Ward, Three Lakes and the Flatland Eagles sort un album de folk racontant la vie de soldat en guerre. Bouleversant.

Il n’est pas question de faire de parallèle avec Post-War, le disque qu’avait sorti M.Ward en 2006 car si le style musical trouve des points de convergence, les sujets de divergences sont nombreux. Ne serait-ce que dans le fait que Three Lakes and the Flatland Eagles est un collectif de musiciens, regroupant pour la circonstance plusieurs entités. Et là  où on imaginerait tout ce petit monde venant du Kansas ou de Pennsylvanie, on les découvre italiens. A ma gauche, Three Lakes alias Luca Righi, folk singer par exemple, avec sa voix à  la Devendra Banhart et sa guitare acoustique. A ma droite, le groupe qui l’accompagne pour l’occasion, The Flatland Eagles auquel s’ajoutent Emmanuele Reverberi (violon et Trompette), Luciano Ermondi (Lapsteel) et Capra et Francesca Amati (voix), tous venus grossir les rangs d’un projet qui a mis deux ans à  voir le jour. A en croire les échos sur l’enregistrement, celui-ci a été mouvementé, la guerre en question n’ayant pas été que dans les textes. War Tales est sans doute empreint de ce climat, oeuvre à  la fois puissante et fragile, narrant au plus près les angoisses au quotidien de soldat en guerre.

Et ce n’est donc pas un mystère que plusieurs titres de l’album commence du bout des lèvres dans une sensibilité d’introvertie, gagnant sur le tard, puissance instrumentale et montée émotionnelle. C’est le cas sur Wild Water, ça l’est encore plus sur D-Day, la merveille du disque. Si le collectif se réclame de Hank Williams (il le cite sur The Lonesome death of Mr Hank Williams) et évoque les premiers Devendra Banhart, au-delà  même de la voix de Righi (March), nos Italiens s’éloignent volontiers du folk stricto sensu : ils vont chercher des guitares slowcore chez New Year, utilisent au mieux les cuivres,,  et n’hésitent pas à  mettre des bandes à  l’envers, donnant une touche électronique là  où on les aurait seulement imaginés puristes jusqu’au bout des ongles.

Le groupe convainc quand il s’inscrit totalement dans une filiation folk américaine (Horses slowly ride, The walk), il séduit encore plus quand il s’en détache (D-Day, justement)

Denis Zorgniotti

Date de sortie : 18 janvier 2014
Label : Upupa produzioni

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