Album après album, Barzin repousse les limites de la perfection. La force tranquille de l’Americana accouche d’un (nouveau) chef d’oeuvre.
Le temps ne semble pas avoir de prise sur lui. Ni les modes, ni les évènements extérieurs. Barzin poursuit tranquillement sa carrière, sortant des petits bijoux musicaux dans une indifférence mesurée (il n’est pas le seul, pensez à Damien Jurado par exemple). Le dernier disque en date s’appelait Notes to an absent friend (2009) et le nouveau, To Live alone In That Long Summer est en mesure de le dépasser encore un peu plus en qualité. Le Canadien touche ici à la quintessence de son art, avançant sur un fil magique, trouvant à chaque pas des trésors de douceur et de subtilité. Tout est luxe : La chaleur du piano électrique, la nonchalance du lapsteel, la précision des guitares, les arrangements de cordes en lévitation, la voix surtout du Canadien – magnifique dans sa tempérance et la beauté de ses intonations – qu’il couple ici à celles d’ami(e)s invités. C’est d’ailleurs la particularité du disque : d’associer à chaque titre une deuxième voix., Tonny Dekker (Great Lake Swimmers), Tamara Lindeman et Daniela Gesendheit (Snowblink) ont répondu présent et se fondent dans l’univers de Barzin, y ajoutant, harmonies et subtilités supplémentaires. Car il ne faut pas s’y tromper : derrière l’apparente simplicité et l’évidence des mélodies qui coulent de source dans une lenteur majestueuse, To Live Alone in That Long Summer est un vrai travail d’orfèvre.
Barzin plonge tout son album sous une lumière enveloppante et mordorée : le spleen a pouvoir réconfortant, chez Barzin, Il ne dit d’ailleurs pas autre chose sur In The Dark, you can love this place. A l’instar de Spain,, son americana a le même goût velouté que le, jazz. La batteur troque parfois ses baguettes pour des pinceaux qui caressent plus qu’ils ne frappent. Le bugle soutient la ligne de chant dans un clair-obscur harmonique (fake it ’til you make it). Pourtant, le songwriter canadien garde les accents slowcore qui participe au style Barzin et qui le place entre Low et Mojave 3 : dans une guitare qui frissonne (stealing beauty, in the morning), dans une batterie qui bat la chamade (all the while). Que dire d’autres, sinon que c’est magnifique !
Denis Zorgniotti
Date de sortie : 24 février 2014
Label : Monotreme records
PLus+
Site