Pour la troisième et dernière fois, Alain Resnais adapte une pièce de théâtre de l’Anglais Alan Ayckbourn. Après les splendides »Smoking /No Smoking » et »Coeurs » c’est »Life of Riley » qui se trouve porté à l’écran par le réalisateur décède quelques jours avant la sortie de son dernier film.
l’histoire se centre autour d’un personnage nommé George Riley. Un homme qui n’apparaitra jamais à écran mais qui est au centre des discussions de trois couples qui ont pour point commun d’être amis et de répéter une pièce de théâtre qu’ils doivent jouer à l’automne prochain. Georges vient d’apprendre par son médecin (Hippolyte Girardot) qu’il ne lui reste plus que six mois à vivre. Très vite la nouvelle se repend et met en émoi les couples et surtout les trois femmes (Sabine Azéma, Caroline Silhol, Sandrine Kiberlain) aujourd’hui mariées qui ont aimé George il y a quelques années de cela. Les souvenirs remontrent à la surface »
Habitué à mélanger cinéma, dessin (ici Blutch à la place de Floc’h) et théâtre depuis toujours, Alain Resnais reprend ici un dispositif proche de celui de »Mélo » ou de »Smoking /No Smoking » avec des décors façon théâtre représentant des jardins qui seront les lieux d’un marivaudage qui voit les trois couples discuter et parfois se disputer à propos de ce fameux Georges qui semble être le principal surjet de conversation de nos 6 personnages.
Si les codes du cinéma de Resnais n’ont plus vraiment de secret pour personne et nous ont offert par le passé de vrais moments d’audace dans la mise en scène, cette fois la magie n’opère plus vraiment. Alors que l’on espérait terminer par un film flamboyant pour ce cinéaste majeur du XXème siècle qui a brillé par son audace tout au long d’une filmographie exemplaire, on ne peut que constater l’échec de ce film plan-plan dont le titre aux accents épicuriens ne correspond en rien à ce que l’on peut voir à l’écran.
Alors bien sûr , on pourra voir cette dernière réalisation comme un film testamentaire avec une scène finale plutôt troublante, presque émouvante, mais au-delà du clin d’oeil, »Aimer, boire et chanter » restera un film bien mineur au regard de certains chefs-d’oeuvre que sont »Providence » »Mon oncle d’Amérique » ou »Muriel ». 1h45 de situations faussement cocasses, d’acteurs qui se débattent tant bien que mal pour servir une histoire vieillotte, sans grand intérêt avec des situations très artificielles et des dialogues bien plats ni vraiment drôles, ni vraiment touchants.
On aurait aimé ressortir de ce film ému ou l’esprit jovial et ragaillardi, mais au final, on ne pourra que constater le manque de fantaisie et de séduction qui se dégage d' »Aimer, boire et chanter ».
Benoit RICHARD
Aimer, boire et chanter
Film de Alain Resnais
Avec Sabine Azéma, Hippolyte Girardot, Caroline Silhol, Sandrine Kiberlain
Genre : Drame, comédie,
Durée : 1h48 min
Sortie en salle : 26 mars 2014