Thomas Albert Francisco – I’m not a Bad Guy

TAF_badguyAvec sa petite moustache taillée à  la Zorro, son costume tiré à  quatre épingles et sa guitare classique, Thomas Albert Francisco a tout pour se faire remarquer. D’autant que le Lillois d’origine – il habite Amiens aujourd’hui – , sait bien en jouer de sa guitare et qu’il en joue même vite, aussi vite que le vengeur masqué galopant sur son fidèle destrier ou que, musicalement, qu’un Keziah Jones qui s’emballe (le premier titre du disque I’m not a bad guy). Au passage, on en oublie même que son accent n’est pas des plus satisfaisant. , Etonnamment, il va s’améliorer par la suite.

Car le meilleur est à  venir…Le rythme toujours soutenu, la touche »espagnolisante » légère mais toujours enfoncée, la musique de Thomas Albert Francisco se faufile entre les styles, évoquant au passage le songwriting d’un Cobain en acoustique (White Flakes) ou d’un Elliott Smith (love after love, plus mélancolique). Les arrangements allient rudesse et finesse pour un chanteur à  la fois sanguin et sensible. Cela pourrait être du flamenco, du blues, de la pop, du rock, du swing, même,  une certaine dose de folk africaine,  (student party, titre le plus dansant du disque). Tout ce qui se joue avec une guitare acoustique rythmique en fait. La »folk » jouée par Thomas Albert Francisco, est gorgée de vie et se pare de couleurs.

Mais on aurait tort de penser que Thomas Albert Francisco n’est qu’un Stakhanov de la gratte, un Zatopek du rythme. Le songwriter peut ralentir le tempo, faire entrer un peu d’électronique sans que ce soit crime de lèse-majesté. Il peut aussi et surtout se révéler particulièrement délicat. C’est le cas sur tous les sept titres qui composentI’m not a Bad Guy mais c’est particulièrement sur So pretty qui fait entrer Thomas Albert Francisco dans la catégorie des »artistes à  suivre » : un petit bijou mélodique dans un écrin de velours. On aime.

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Denis Zorgniotti

Date de sortie : 22 avril 2014
Label : Autoproduit