Le 30 mai 2014
La semaine dernière dans ma chronique sur Chokebore, j’évoquais la sinistre mémoire d’un célèbre général polonais expert en couvre-feu et v.’là -ti pas, qu’à peine quelques heures plus tard, l’affreux passait l’arme à gauche alors que, comme l’appelle le brillant Gontard!, » la France des épiciers » A.K.A. la société de la peur et de l’envie, cette ingénue versatile, planquait tout à l’extrême-droite. Les temps troubles ayant toujours favorisé la crédulité des gens – j’te rappelle pour info qu’un jour on a inventé Dieu – certains m’ont très rapidement prêté des pouvoirs divinatoires et m’ont demandé, via le courrier des lecteurs, d’évoquer dans mes prochains écrits, épouses infidèles, amants d’ces dernières, belles-mamans intrusives, voisins pénibles, Bachar El Assad, Bank Ki Truc, Marine Le Pen et consorts, Céline Dion, Johnny Halliday, Florent Pagny, Christophe Maé et »et »et »Jean-Pierre Pernaut » » Au cas où ça marche »on sait jamais » disaient-ils. Jean-François Copé, c’est plus la peine.
Je me permettrai une autre citation, du non moins brillant Dominique A celle-là : » Il ne faut pas souhaiter la mort des gens, ça les fait vivre plus longtemps. » Tu es toujours au panthéon des cons de quelqu’un alors tu comprendras aisément, qu’à ce rythme-là , nous allons vite sombrer dans l’anarchie ! Ce qui remettrait probablement les idées en place à tous les geignards paranoîaques téléguidés et autres nazillons tombés du nid faisant flapflapflap avec leurs petits moignons improductifs qui fréquentent les urnes ces derniers temps. Mais »au nom du respect du processus démocratique et de l’électeur qui votera peut-être pour toi la prochaine fois »on n’a pas le droit de dire ça !
Cette semaine c’est le coeur plein d’amour envers mon prochain que je vais te parler de The Dukes. Amen !
Bon »je commence à avoir le nez ! À peine j’insère le C.D. que j’me dis : » Tiens des Belges ! » Je t.’en ai déjà parlé dans ma chronique du dernier My Little Cheap Dictaphone, mais il y a une façon de chanter l’anglais, un phrasé, un petit éraillement typique qui caractérise assez immanquablement le rock délicieusement belge. Alors voilà « je vérifie »les Dukes sont basés, dixit leur site, à Bruxelles et aux States. Je suis content. Sauf qu’au final personne n’est belge dans cette affaire, Shanka et Greg Jacks, les membres fondateurs, sont de vieux briscards de la scène française ayant collaboré au sein de No One Is Innocent, Superbus et autres. Leur bio les situe outre-quiévrain, z.’avancent masqué les zorros, moi j’dis : » ils sont belges, ça s’entend et c’est tout ! «
Autre similitude, marrante celle-là , avec M.L.C.D. : Le nom de leur dernier opus. The Smoke Behind The Sound pour M.L.C.D. et The Smoke Against The Beat pour The Dukes. La fumée derrière le son pour les premiers et un rock éthéré aux âcres volutes bleutées, la fumée contre le †œbeat† pour les seconds, beaucoup plus sportifs et multi-vitaminés, avec cet album qui oscille entre de la grosse pop bien musclée et un power-rock plus américain, ultra-efficace, qui te fait saigner les oreilles et t.’arrache un poumon. Tu croiseras aussi une petite escapade latino-tarantinesque, un bon gros blues qui tâche façon Black Rebel Motorcycle Club et un étrange sosie des Queen Of The Stone Age. » the Great Escape » versus » No One Knows « »J.’en dis pas plus.
The Dukes est projet commun, une sorte de super-groupe sans Josh Homme et Jack White, où il y a beaucoup de choses flirtant parfois avec l’hétérogénéité. Pour ma part, je suis plus client de la facette pop qui te rappellera Deus une fois de plus et un bon vieux Cure post 85, que de l’énorme boucan à la Hives (c’est un compliment malgré tout).
Là où le disque trouve son identité, c’est dans une production sonore très puissante et maîtrisée toute en bruitage, excellentes guitares, batteries bucheronnes bien calées et composées. Du vrai travail de pro ! Cette unité vient gommer quasi totalement la petite dispersion stylistique susmentionnée.
C.’est le côté ricain mon coco ! Don’t fuck with the sound »
Tu as donc affaire ici à une potentielle future très bonne machine de guerre, pour l’instant un petit peu trop fougueuse pour ses pilotes et pour mes vieilles oreilles des années soixante-dix, qui gagnerait surement à consacrer ses efforts sur un seul front juste histoire de faire émerger, en plus du bel enrobage, une vraie empreinte qui, pour l’instant, reste encagée derrière les grilles de l’éparpillement.
Un groupe à suivre et à découvrir sur scène pour l’énergie phénoménale qu’il développe. Manque juste de fond pour moi »mais je suis un vrai connard qui mérite d’être nommé dans une de mes chroniques »tout le reste est là .
Stéphane Monnot
The Dukes – Smoke Against The Beat
Pour Oublier Productions
Sortie : 16 juin 2014
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