Cette semaine, l’ami, je vais te parler d’inventivité, de créativité, d’imagination et de prise de risque. Et cette discussion pourra t’emmener très loin et très haut.
« aquaserge: n.m. 1. Véhicule amphibie qui permet de survivre en cas de déluge. 2. Véhicule léger d’exploration de l’inconscient collectif. 3. Personnage fictif nommé Serge, contraint de se mettre à l’eau pour des raisons de santé. »
Cette semaine, l’ami, je vais te parler d’inventivité, de créativité, d’imagination et de prise de risque. Et cette discussion pourra t.’emmener très loin et très haut.
L’énoncé du problème est le suivant : un laborantin hirsute et passionné en quête du son originel… primal… je sais pas comment dire, en quête, en tout cas, de quelque chose de vrai, d’innovant et à coup sûr de beau, ce type-là , flirtant évidemment avec la démence du Dr Frankenstein, peut-il donner vie à une créature fidèle à ses espérances les plus folles et, malgré cela, accessible aux oreilles néophytes du commun des mortels ? Hein »je te le demande ? Elle est balèze ma question.
Oui, il le peut et ce laborantin génial s’appelle Aquaserge !
Quand je te parle d’oreilles inexpérimentées, j’exagère un peu. Si l’artiste le plus dingue que tu connaisses et apprécies se nomme Florent Pagny, pour en nommer un, il y a fort à parier que tu passes à côté de ce petit – pourquoi petit – chef-d’oeuvre. Si, par contre, tu es capable de te projeter dans un aventure musicale, de t.’abandonner, te laisser porter »dériver »eh bien » »A l’amitié » d’Aquaserge est pour toi.
Je n’ai pas grand-chose à dire parce que j’en ai encore le souffle coupé !
Quand tu joues comme moi au chroniqueur musical, tu écoutes beaucoup de choses, du bien, du très bien, du chiant, du mauvais, du qui s’la pète, de l’extravagant et du complètement bizarre ! Rare est l’album comme celui-ci à la fois complètement perché, faut bien le dire, sexy – Je Viens – rock à mort – Serge Singe, Je Viens (Reprise) – free-jazz avec les pincettes nécessaires – Sillage 1 & 2 et 3 -« inclassable, multiple en fait, qui malgré tout compose un puzzle compact, homogène et hypnotique.
Un vrai OMNI (je te laisse chercher, c’est pas dur !), posé sur la scène française, qui, comme Gontard! (encore lui) et d’autres fréquentent les »Mostla Tapes » du label Almost Musique et de La Souterraine dont il faudrait parler un de ces quatre pour le boulot de chercheurs d’or qu’ils fournissent. Le chant (en français de l’espace, loin de tout) quand il y en a, tend à ressembler à de la comédie musicale débridée des seventies. La musique est une base indescriptible légèrement groove-rock ornée de bruitages, de très jolis cuivres, de synthés vaporeux, de guitares spasmophiliques, de pas mal d’influences cinématographiques – je pense à Lalo Schifrin ou Ennio Morricone par exemple – d’un soupçon de Herbie Hancock période Head Hunter et du Radiohead de Kid A et Amnesiac ! Rien ne se chevauche, tout s’imbrique. La grande classe !
Surtout n’aie pas peur du côté expérimental d’Aquaserge, les gaillardes et gaillards sont suffisamment habiles et intelligents, pour faire en sorte de te ramener à eux dès qu’ils sentent que tu lâches prise. Comme s’ils te baladaient en terre inconnues, non loin et à vue de l’autoroute et de tes repères rassurants. Tu flirtes avec le danger mais tu ne couches pas avec »tu frissonnes quoi !
Aquaserge, je m’adresse à toi, ne doute jamais de ta grande et salvatrice utilité dans ce monde ultra-formaté. Merci.
A l’Amitié donc et putain c’est bon !
Stéphane Monnot