Si Jonathan, a tout du trou-du-cul, du provocateur, indiscipliné sur le terrain comme dans la vie, il n’en reste pas moins un joueur à la technique irréprochable et un talent prometteur du football qui permet à son équipe de remporter de nombreux matchs et qui fait que le garçon est malgré ses débordements incessants, malgré ses contradictions, choyé par son père, de son entraîneur et du président du club.
Comme toute ado, les filles et la musique sont aussi des sujets de préoccupations majeures pour Jon. C.’est ainsi qu’après les entrainements, il aime aller voir repérer le groupe de sa soeur et surtout la batteuse pour laquelle il a le béguin.
Plus qu’une bande dessinée sur le foot et le rock, deux passions que partage François Bégaudeau depuis son enfance (il tient une chronique sur le sport pour le journal Le Monde), »Petite frappe » est d’abord le portrait d’une jeunesse d’aujourd’hui vue à travers le personnage de Jonathan, un adolescent plutôt rebelle, tête à claque, mais dans lequel on se retrouvera forcément un peu de par ses centres d’intérêt surtout si on est un garçon.
Relation familiales, amitié, école, et sexualité, tous ces sujets liés à l’adolescence sont traités de manière plutôt légère par un Bégaudeau par encore totalement convaincant mais qui est en net progrès après le très décevant Mâle occidental contemporain.
Au dessin, Grégory Mardon fait le service Minimum, avec un dessin assez simple, sans fioriture, des couleurs directes mais qui colle finalement assez bien avec un récit qui a le mérite de mettre en lumière les rapports adultes enfants et le contraste qu’il peut y avoir parfois dans la manière d’envisager l’avenir chez les uns et chez les autres.
on se régalera des dialogues portant l’incroyable sens de la répartie du personnage central et d’un dessin offrant une belle fluidité en donnant beaucoup de rythme à l’ensemble.
Benoit RICHARD
Petite frappe
Scénario : François Bégaudeau
Dessin : Grégory Mardon
Editeur : Delcourt/Coll. Mirages
160 pages – 18,95€