The Pirouettes – L’importance des autres [EP]

The Pirouettes - L'importance des autres  Ils sont mignons le petit couple derrière, The, Pirouettes. Mignons parce qu’avec leur air de ne pas »y » toucher comme de gentils communiants débarqués d’Annecy à  Paris, Léo Bear Creek – par ailleurs batteur de Coming soon – et son amie , Vicky Chérie ourdissent en secret un plan qui doit les amener à  prendre le contrôle de la pop synthétique. Si Si. Un truc sans doute inspiré par le Malin, quelque part comme les »gentils voisins » du Funny Games de Michaël Haneke à  qui on donnerait bien volontiers un carton d’oeufs, comme ça en dépannage et puis…

L’air de vraiment rien, avec un clavier et quelques boucles ils parviennent à  sortir une petite réussite d’album pop synthétique comme on en a plus entendu depuis les Rita Mitsouko, références tellement évidentes, pour parler de, the, Pirouettes, que le duo, pousse le vice jusqu’à  intégrer Marcia Baila à  l’intérieur d’une de leur composition fluo-variéto-pop, histoire de dire: »oui on sait! » Et contrairement aux scies de Yelle à  tendance hache noisettes, The Pirouettes, ça passe redoutablement bien parce qu’il y a une intelligence »cool » dans l’attitude musicale qui jamais ne parodie ou ne surjoue. Pour mieux nous soumettre?Attention, je dis mignon, et tu penses neuneu ou doucereusement rose malabar, et ce aussi parce qu’ils sont amoureux., Je te comprends. Mais en fait non, tu te trompes. Et c’est là  que je repense en image furtive aux serial killers de Funny games….Non mignons comme efficaces,, parce qu’apparemment naîfs, ils sont pourtant calculateurs, travailleurs et sans scrupules quand il s’agit d’aller piocher dans les références de la variété française du grain à  moudre pour leur électro pop apparemment sans prétention.

Un grain à  moudre qui va de Michel Berger à  France Gall, sans distanciation, en passant par tout une ivraie, qu’on oserait pas quant à  nous ramener d’outre tombe (de nos années 80 quoi) Lio, Corynne Charby, Elsa, Niagara.… Oui je sais!

Et chez eux ce décorum inavouable, passé par le prisme de la petite trentaine d’années de décantation qui nous en sépare, fonctionne avec une précision de drone américain en frappe »chirurgicale »., D’ailleurs,en les écoutant , reprendre un France Gall sur leur page perso, je me suis même surpris à  penser: »en fait l’original est peut-être pas si mal… » Et en fait si. La voix de France Gall est toujours aussi insupportable et les claviers de Michel Berger ont redoutablement mal vieillis. Mais passé au travers du détachement du duo et sa musique faussement, infantile ou je m’en foutiste c’est selon, pour une raison que je m’explique encore mal, ça passe comme une lettre à  la poste….

 

Et là  hop Vision de Vicky passant des gants blancs , et s’approchant du critique un club de Golf à  la main…

 

Sans prétention ? Pas sûr. Au moins , celle d’arriver à  nous faire, retourner à  une hébétude, quasi adolescente tout en dansant, ou au minimum en nous faisant dodeliner de la tête avec la moue blasée du critique qui essaie de garder bonne figure en prétendant qu’il a déjà  tout vu et bien sûr tout entendu avant.Mignons parce que dans un registre parallèle à  la récupération rock, de Granville l’an dernier, ils font de leur fin d’adolescence, et de leurs préoccupations juvéniles, une naîveté de façade, dont le premier degré, n’est pas aussi évident qu’une première écoute le laisse à  penser. Chez, The, Pirouettes, on fait style qu’on ne se prend pas la tête, ou que s’il prenait l’envie de le faire, on se jetterait à  corps perdu sur la piste de danse pour oublier soucis et tracas….

 

Mais je ne suis pas sûr qu’un geste apparemment malencontreux des danseurs ne vienne embraser la salle des fêtes dans laquelle on nous a confiné, et où on a étrangement fermé les portes à  clé.

 

Oui parce qu’à  force de tourner autour du pot de la jeunesse, du côté primesautier de l’exercice et de la fraîcheur de la démarche etc. , on oublie presque de parler de ce qui est le plus machiavélique sur ce, EP, qui préfigure un album pop pétri de »hit parade » français des années 80, (est-ce vraiment un hasard si Étienne Daho a déjà  mis le duo dans la liste de ses protégés notamment pour un concert à  Pleyel ?): Ces diables de mélodies!!!!!!

Léo et Vicky font montre d’une maîtrise, diabolique mais, réelle dans , l’art , de trouver l’enchaînement électro qui s’insinue dans le crâne, pour trouver le gimmick synthétique qui va rester durablement dans l’oreille, activant le cerveau enfantin caché en chacun de nous ainsi que notre capacité à  nous laisser berner par une ritournelle. Quand on chante une chanson de The Pirouettes, on est hanté pendant quinze jours. Impossible de la faire sortir du crâne. A la fin c’est même douloureux. Heureusement il n’y a là  qu’une petite demi heure d’ouvrage.

Cette , facilité Faustienne à  trouver la mélodie parfaite pour rendre fou est telle qu’elle se vérifie même en session acoustique (bientôt chez TV5MONDE notamment): quand il ne reste qu’un synthétiseur et un iPod pour la rythmique, les petites ritournelles »glucose » du duo continuent de rester enthousiasmantes et mnémotechniques. Nues elles continuent de s’insinuer dans les caboches tandis que, sur album, elles s’enrichissent de parures électroniques, d’arrangements empruntés aux années 80 ou à  l’euro dance. Habillées, elles deviennent hautement irrésistibles.Et la grosse poignée de titres de cette introduction à , the, Pirouettes, n’en finit pas de revenir dans le lecteur.Un plan imaginé par un duo pervers désireux de nous amener à  notre dernière heure. Ou à  acheter l’album à  venir. Vite la police du rock… Allo? Allo? Putain! mais qui a coupé les cables du téléphones?Denis Verloes

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Tracklist
Label:, Kidderminster
Date de sortie: , 2014
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