Flammarion réédite à l’occasion du centenaire de la guerre 14/18, Ceux de 14, copieux livre de l’académicien Maurice Genevoix, témoignage de son passage de huit mois dans les rangs de l’armée française. Une mobilisation au sein de la classe 1914, qui amène le jeune sous-officier Genevoix à vivre aux premières loges les combats sanglants des côtes et des bois de la région de Verdun, jusqu’à ce que le jeune homme soit atteint de trois balles allemandes et doive, handicapé à vie, quitter pour toujours un des fronts les plus meurtriers de la » grande guerre « .
Longtemps, les monuments aux disparus de 14/18 n’ont été pour moi qu’une incongruité qui parsème tous les villages dans lesquels le citadin que j’étais passait lors des ballades familiales estivales. Un truc amusant, plein de patronymes rigolos, qui varient en fonction des régions de France où s’arrêtait le break du paternel.
Puis il y a l’histoire qu’on raconte à demi mots dans la famille, de l’arrière grand-père maternel cavalier gazé en Flandres puis convalescent dans un sanatorium suisse, où son destin croise le regard d’une jolie infirmière qui deviendra la maman, disparue trop jeune, de mon grand-père maternel. Il y a aussi, l’air de rien, ces dizaines de livres qu’on lit presque par hasard au cours de son cursus en gestion culturelle, parce qu’étudiant trop fainéant pour chercher une » vraie » opportunité on se retrouve en stage au poussiéreux musée royal de l’armée de Bruxelles avec une mission de stage simple : » quelles pistes pour dynamiser la section 14-18 et ses vitrines archaîques, ses mannequins statiques, ses tenues qui sentent bon la naphtaline ? » l’air de rien et par récurrence dans mon histoire personnelle je finis par » m’attacher » à cette guerre, si tant est qu’on puisse se prendre d’affection pour des destins brisés, des gueules cassées, une folie meurtrière difficilement compréhensible sans de bonnes connaissances en histoire et géographie du début du 20e siècle.
Progressivement, je me rends compte qu’au fil des années, j’accumule un nombre étonnant de lectures romanesques et BDphiles autour de » la der des der « . Les quatre soldats français de Vautrin pour la fiction et Tardi pour la BD, en tête dans mon panthéon fictionnel personnel récent autour de 14-18. Comme beaucoup d’autres cultureux j’ai longtemps fait l’impasse sur Genevoix. Lire un académicien ? Et puis pourquoi pas aussi écouter de la musique classique tant qu’on y est. Lire des lettres de poilus. Pourquoi pas. C.’est vrai, c’est direct, c’est touchant parce que c’est mal écrit, mais sans ambage, c’est émouvant, mais un livre classique sur 14. De près de 700 pages en plus : impensable.
Puis arrive le centenaire. De la guerre de l’arrière grand-père et de la genèse familiale. Parce que j’ai un long trajet en train chaque jour, et que la Fnac a une antenne Gare de l’est, je passe chaque jour devant les rééditions » bien à propos » des » indispensables » sur 14/18 mis en exergue par la petite équipe de la boutique de la gare qui vit partir tant de poilus pour le front (quand je dis que mon histoire personnelle croise sans cesse l’évocation de cette guerre… ) Parce que j’ai raté mon train et que j’ai une heure devant moi, je commence par un folio à 4€¬ : Erich Maria Remarque » A l’ouest rien de nouveau « . Pour la vision allemande sur le conflit, un peu inédite dans mes lectures. Pour voir aussi le livre » pacifiste » sur 14 que les nazis ont fait brûler en 1938 obligeant son auteur à l’exil. Une chose en amenant une autre, j’enchaîne avec Dorgelès, Giono, d’autres, et enfin Ceux de 14 de Maurice Genevoix. Et vient l’irrépressible envie d’en toucher quelques lignes avec l’espoir que quelqu’un soit modestement influencé par ma critique et ait envie de s’y plonger à son tour.
Y a-t-il plus efficace chronique de 14/18 dans les romans que je dévore depuis une demi année ? Sans doute pas. Ceux de 14 compile les 8 mois de combat de son auteur, dans la Meuse près de Reims d’abord, à la Vaux Marie, puis sur la crête des Eparges, position stratégique qui permet à l’artillerie qui y tient position, d’arroser Verdun ou la vallée de la Woëvre. Voilà pour la géographie du lieu où sont morts en moins de 4 ans quelque 50 000 Français issus de toutes les régions de la France.
Pourquoi Ceux de 14 m’a-t-il à ce point touché ? Pourquoi plus Ceux de 14 que Compagnie K du Canadien William March lu quelques semaines avant ou plus que , les croix de bois de Dorgelès ? Sans doute d’abord pour sa concision historique. Dans les 600 et quelques pages que comptent les récits compilés, la chronologie s’emboîte parfaitement. Et le lecteur suit peu ou prou huit mois de vie d’une armée en marche.
Genevoix parsème au fil du récit, au gré des anecdotes, la petite histoire de 14: notamment les évolutions de l’équipement complètement inadapté aux tranchées et à la guerre moderne depuis août 1914; , que l’Etat Major fait évoluer à grande vitesse, passant des tenues bigarrées de rouge garance inadaptées au camouflage dans les bois, aux, mêmes mal doublées contre le froid, avec les chaussures non fermées sous le lacet, qui laissent dramatiquement passer l’eau et la boue sur les pieds mouillés en permanence.
Genevoix y glisse aussi les innovations au fil de l’eau des techniques meurtrières comme le repérage de ligne par les » aéros » ennemis, les systèmes de sapes et contre sapes à flanc de colline, l’apparition des lance-flammes allemands au cours d’une charge, ou cette demi coupe de métal qu’on glisse sous les képis en début 1915, pour se protéger le crâne des schrapnels avant la généralisation du casque de tranchées à la fin de l’année. Autant d’indices évoqués par le romancier, mais sur lesquels Genevoix ne s’appesantit pas, malgré les rééditions successives de 1916 à 1949, et qui expriment par leur » simplicité » que le soldat est un pion qui expérimente les technologies au péril de sa vie. Dans le combat d’abord, mais aussi dans tous ses à côtés).
Petite histoire toujours quand il raconte, sans jamais se complaire en professorat -c’est un art difficile- les, mécaniques du combat et de la logistique des hommes qui doivent manger, dormir, se requinquer le moral avant de remonter à l’assaut de quelques arpents de terrain : les rotations entre la première, la seconde et la troisième ligne, les périodes de repos à quelques kilomètre des tranchées, dans des villages parfois bombardés au jugé par l’artillerie adverse, les popotes qui se font de nuit pour éviter les rejets de fumée appeaux à obus, etc. etc.
l’auteur Genevoix témoigne plus qu’il ne commente ou ne documente. Toujours il revient au Vrai, au vécu. Et il a pris le parti de passer par le biais des hommes, des individus. Rares sont d’ailleurs les vues » macro » ou distanciées du combat, que l’Académicien, alors lieutenant formé à l’école militaire a pourtant eu le temps d’analyser plusieurs fois. Les replis stratégiques sont ici évoqués comme autant de marches nocturnes épuisantes et autant de réveils chagrins, le système des popotes sont autant de cuistots ou de fourriers, les soldats de la section de Genevoix sont des êtres humains qui parfois pleurent ou fuient devant le feu de l’ennemi fauchant des estomacs, des membres, des mâchoires et que le récit nous rend sympathiques parce qu’ils sont nommés et récurrents; parce que Genevoix prend le temps de les regarder vivre individuellement dans la masse : avec leurs noirceurs d’êtres humains, avec leurs trouillomètres à zéro, avec leurs patois et leurs rires que Genevoix retranscrit parfois quasi phonétiquement pour les rendre plus véridique. L’auteur raconte des destins d’hommes en vie dont plus de 60% disparaissent au cours du récit, au fil des huit mois de narration.
Je ne suis pas étonné d’apprendre que France 3 travaille actuellement sur une adaptation en télévision de l’oeuvre de Genevoix, (ratée NDLR) tant à la lecture (rapide, je m’étonne de ma capacité de digestion d’un tel pavé), on se surprend à imaginer les coups de canon, les sifflements admiratifs des soldats face aux explosions lointaines, leur gestion de l’horreur quotidienne dans sa plus simple acception » Cette guerre est ignoble : j’ai été, pendant quatre jours, souillé de terre, de sang, de cervelle. J’ai reçu à travers la figure un paquet d’entrailles, et sur la main une langue, à quoi l’arrière-gorge pendait… […] Je suis écoeuré, saoul d’horreur. » , Genevoix est un conteur très visuel, on peut presque découper son roman en scènes cinématographiques centrées sur un » fait » (le bombardement, l’attaque, l’attente, la boue, le retour à l’arrière, les rotations »).
Une vitalité énergique du récit et des mots qui manque un peu aux autres récits écrits à la même époque, notamment pour les » biffins » Dorgelès dont on a pourtant sorti, LE film qui servait à tous les profs d’histoire pour évoquer les tranchées pendant plusieurs générations. Dorgelès ne creuse pas tant l’humanité de ses personnages. On s’y attache oui, mais moins. Ils sont plus personnages que personnes.
Il y a en fait, surtout chez Genevoix, outre la capacité à raconter de manière haletante un quotidien parfois aussi banal que de mourir en cueillant une poire dans le verger d’un village de seconde ligne, une capacité à parler des » hommes » plutôt que de la guerre, à redonner à un nom (fut-il un pseudonyme littéraire) des traits, une barbe, des poux, des engelures, des sentiments humains à des morts, que les autres livres que j’ai lu ces derniers temps lissent un peu dans l’esprit du lecteur, camouflés derrière des notions plus abstraites de » régiment » » caporal » » soldat » .
l’auteur reste toujours au milieu des hommes, en bon sous-lieutenant de section et romancier habile à décrire la vitalité. Il passe au second plan l’explication d’une bataille dont finalement on ne sait pas grand-chose si ce n’est qu’elle se déroule au flanc d’une colline à deux pas du village des Eparges, où on monte et descend à la faveur des attaques et contre-attaques.
Genevoix ne quitte jamais le récit à hauteur d’ homme. Il y a le capitaine Rive qui a échangé comme beaucoup un sabre qui ferait de lui une cible, par une lance de Hulan trouvé dans un village » libéré » il y a le chti mineur Martin doué pour l’étai, et plus tard la sape, le vieux le Mesge rentré des Etats Unis pour servir son pays, le médecin photographe Le Labousse, le sudiste qui essaie de camoufler son accent au milieu des titi parigauds de son bataillon pourtant formé en Champagne, le sous-lieutenant Dast qui rattrape ses hommes plein de chocottes, avec une petite blague incongrue sous la mitraille juste pour leur rappeler au moment opportun qu’ils restent des hommes et non des bêtes apeurées, Figueiras le maître d’hôtel d’origine espagnole dans le civil, qui se trouve plus utile à nourrir les officiers qu’à viser les Boches de son fusil Lebel. Une centaine de portraits au moins, qui vont et viennent au gré du récit, et auxquels on s’attache individuellement.
Et puis il y a surtout Porchon l’ami, le camarade de promotion à l’école militaire, sorte d’alter ego et de fil rouge du romancier qui rechigne à parler en » je » et lui préfère un » Nous » collectif, patriote par défaut. Porchon est le »Je » par procuration. Il est le » Tu » de l’auteur qui semble ne vouloir pas voler la vedette au hommes du 106e régiment d’infanterie qu’il fait (re)vivre au gré des pages. Robert Porchon le copain, le camarade cultivé capable de mener sa section à l’assaut avec rigueur, et de redevenir adolescent, un peu, sous les plumes d’un lit confortable à quelques encablures du front.
Robert Porchon dont on sait pourtant dès la première page, comme une sentence inéluctable, qu’il va mourir à un moment de l’histoire. Robert Porchon, l’ami de chair et de sang au coeur de l’horreur banale du quotidien et qui devient, par la force du style de l’auteur, un peu de la France de 14 entière telle que le soldat Genevoix se l’imagine : courageuse et patriote mais jamais chauvine… Une France d’appelés capable d’actes de bravoures et de meurtrissures, aux pieds autant que de moments d’abattement ou de réconfort. Une jeunesse morte fauchée en pleine feur de l’age (Porchon a 21 ans pour toujours) suite à un événement aussi subit que ridicule: une balle, un obus, un objet propulsé dans les airs qui retombe. Une jeunesse morte sans forfanterie, mais sans vraiment démériter non plus, sans bravoure exagérée, sans vraiment chercher à savoir pourquoi on l’envoie dans les chemins de la Meuse., /0/ »>
C.’est peut-être en fait ça la grande force de Ceux de 14. Le livre est suffisamment précis et concis pour que le lecteur puisse se faire une idée assez exacte du déroulement d’un combat (ce qui me manque cruellement dans mes lectures romanesques récentes sur le sujet), mais il ne tombe, jamais ni dans l’encyclopédie militaire ni dans la chronique d’époque chère aux amateurs d’histoire. Suffisamment réaliste pour qu’on y lise l’horreur à chaque page et qu’on se demande à chaque instant : mais comment tenaient-ils ? (la déconnexion du cerveau ? la gnole ?) ; mais jamais philosophe ou pamphlétaire : à peine, par exemple, évoque-t-il l’idiotie qui consiste à observer pendant plusieurs semaines sans tirer les Allemands creuser et s’installer sur la crête, pour ensuite envoyer à la mort des bataillons entiers pour reprendre ladite crête. On ne se questionne pas chez Genevoix sur le pourquoi, on se penche sur le comment. Il n’y a pas ici, au-delà du filigrane, de critique appuyée de la guerre, ou de combats sanglants pour à peine quelques kilomètres carré de terrain. Mais on y conçoit chacun de ces effets.
Il, y a à chaque page, un souffle de vie, souvent arraché, du coeur de vrais humains. Ceux de 14, dont Genevoix dit en préambule que sa seule ambition est de faire en sorte que ces premiers morts de la »der des der » continuent d’avoir un nom, continuent à , vivre, cent ans plus tard, en tant qu’individus avec un souvenir, une histoire, une famille, un visage; eux qui selon l’auteur ne manqueront pas d’être et d’avoir été, oubliés ensuite avalés par la masse, le nombre, la quantité de soldats qui mourront poilus en 15-16-17-18.
C’est peut-être aussi ce qui fait que je m’attache à ce roman: le style et le mode de narration de huit mois de combat présente des personnages croqués avec une efficacité telle qu’on se les imagine à chaque page, à chaque fait d’arme, à chaque trait d’esprit. C.’est aussi ce qui me permet d’affirmer que Maurice Genevoix a réussi son pari ; 100 ans plus tard, les quelque 100 camarades qui l’accompagnaient au combat ne sont toujours pas des » soldats » ou juste des » poilus de 14 » génériques. Ils restent pour l’éternité ou tant que quelqu’un arrive à terminer Ceux de 14, des jeunes hommes éternellement riches de leur vingt ans, avec un patronyme et une matière vivante.
5-11 janvier.
« à‡a va comme ça, monsieur l’major ? »L’homme s’est campé au milieu de la rue, devant le kodak du toubib. Les jambes empaquetées de grosse toile, le buste couvert d’une peau de mouton hirsute, il a la tête enveloppée d’un passe-montagne qui s’effiloche en toison déteinte, qui ne laisse voir, de tout le visage, qu’un nez minuscule sur un débordement de poils et des yeux clignotants sous la cascade des sourcils.
« Tournez-vous un peu, dit Le Labousse. Encore un peu… Décidément, la lumière ne vaut rien »
L’homme, docile, meut ses jambes informes avec une lourdeur de plantigrade.« Est-il beau, l’animal ! Quel dommage de louper un pareil cliché !… Ah ! tant pis : ne bouge plus… à‡a y est »
L’homme approche en se dandinant :
« C’est réussi, monsieur l’major ?… Quand c’est-il qu’on pourra voir ? Y en aura pour moi, n’est-ce pas ? »
Il avance la patte vers la boîte noire, comme s’il voulait l’ouvrir et tout de suite y trouver son image.« Pas encore, dit le docteur. Il faut que j’envoie le rouleau de pellicules à Paris. Mais sitôt qu’on m’aura renvoyé les épreuves, je te promets que je t’en donnerai.
– Vous n’oublierez pas ? Léon Marchandise, première compagnie du 5-4, première section, troisième escouade. C’est pas pour moi, monsieur l’major. C’est pour eux.. »
L’homme s’arrête, hésitant, les yeux voilés d’une vague tristesse. Baissant les yeux, il considère son accoutrement, son torse laineux, ses cuissards de toile rude.
« Ah ! murmure-t-il, c’est qu’on a changé ; rudement changé dehors et dedans… Alors j’voudrais.. »
Il relève la tête, nous regarde ; nous nous sentons remués par la lumière qui soudain ennoblit ces yeux d’homme.
« J’voudrais; comprenez-vous, qu’ils me r’voient pas tel que j’étais quante j’ai parti. J’voudrais pour qu’ils pensent bien à moi, qu’i’s m’voient comme je suis aujourd’hui… C’est pour ça monsieur l’major… Dites que vous n’oublierez pas.– Je n’oublierai pas » , promet Le Labousse.
L’homme rentre dans sa grange et nous regagnons la caserne. Il pleut sur les rues désertes, les gouttières gargouillent au pied des murs, les feux noirs des cuistots s’éteignent en sifflant.
« A quoi pensez-vous, vieux toubib ?
– A rien d’intéressant.
– Mais encore ?
– Je pense aux abris de Calonne, à la pluie qui délaye leurs toits, au bruissement des gouttes sur la paille, à l’odeur de litière pourrie… Et vous ?– Je ne pense plus à rien. Même pas à la peine que nous recevrons demain ; même pas à la boue dans quoi nous pataugerons ; même pas à la guerre… A rien du tout.«
Vivants pour toujours tandis que la fureur d’abord, puis le temps qui passe n’en laisse qu’une croix blanche réglementaire dans un cimetière militaire quelconque ainsi qu’un nom figé sur une stèle de village devant laquelle rigole un petit citadin en vacances.
Denis Verloes
« Ceux de 14«
Maurice Genevoix
Ed. Flammarion
ISBN 978-2-0813-0985-2 ,
953 pages
28 photographies
25 euros
Plus+
Une riche collection de photos des Eparges par un de nos commentateurs
bonjour
je decouvre avec plaisir ces lignes consacrees à un auteur, un livre et des HOMMES qui ont marqué ma vie depuis plus de 40 ans. une petite erreur à relever: la photo avec les entonnoirs… le village visible est Combres en haut à gauche, la crete est photographiee depuis l’Est et les premiers entonnoirs (les plus gros) sont ceux du point X .
cordialement
PS une pensee emue pour « notre petit PORCHON »
Merci pour votre vigilance. J’en déduis que les tranchées qu’on y voit sont allemandes, et étayées, ceci expliquerait pourquoi elles se voient si bien d’avion.