Le nouvel album de Florent Marchet résout dès son titre, la nature du projet qui l’anime: dans Bambi Galaxy, il sera question de voyages spatiaux, de personnages haut perchés, et d’hallucinations un peu naîves, du genre qui font prendre de gentils faons pour des E.T.
Ce qui frappe dès la première écoute de l’album de ce natif de 1975 (grande année si si) c’est le brio avec lequel Florent Marchet s’adjuge de la contrainte à laquelle il s’est astreint dans le processus créatif de son nouvel album: oui tous les titres de ce nouveau disque parlent d’espace. L’espace des voyages stellaires, mais aussi celui qu’on chasse bourré le samedi soir de nos 17 ans, ou celui qui mystifie les foules crédules des disciples de Raël.
Forcément, quand on évoque ce type d’album concept, on a en tête deux images immédiates: l’opéra rock de Bowie ziggy stardust mais aussi plus proche de nous, le discovery de Daft Punk. Il y a un peu des deux traditions dans Bambi Galaxy, même si je sais que je vais chercher un peu loin. Du premier Marchet attrape la véracité innée qui nous installe dans l’atmosphère stellaire des le premier titre, des seconds ils chope une capacité proposer un Space opéra mâtiné de bidouilles électroniques un peu datées qui nous renvoient dans les années 70. Des deux ils se rapproche par la capacité à sortir des mélodies évidentes, un peu grandiloquentes mais jamais tartes, qui tiennent dans le cas de Marchet beaucoup sur les lignes de chant.
Et malgré cette double composante héritée à la fois de la tradition rock et électro, que Bambi Galaxy marie plutôt bien, c’est aux chanteurs français de ma/sa jeunesse, que je continue de comparer l’auteur, sur ce nouvel essai. Je ne peux m’empêcher de voir chez Florent Marchet une certaine filiation dans le chant et la méthode d’écriture, d’Alain Souchon. La richesse du vocabulaire employé dans les texte de cet opéra galactique, sent le plongeon et le grand bain dans les lectures rétro futuristes. On sent que Marchet a baigné des jours dans son sujet, pour en sortir une vision du futur telle que nous autres gamins des eighties l’imaginions, un peu désabusée par le regard du quarantenaire qui doit bien constater que l’an 2000 est révolu depuis 14 ans et que nous ne nous déplaçons toujours pas en voiture volante individuelle. Marchet dans une thématique pas forcément égocentrée, joue de la sonorité des mots et des refrains narquois/ironiques, avec un vocabulaire riche de sa connaissances du sujet. Oui comme Souchon. Qu’il aborde les Eloîms de Raël ou les voyages en vaisseau générationnel, la science contenue dans les texte ne plombe jamais la dynamique pop de l’ensemble., Bambi Galaxy, regorge de single pousse à la trémousse: Reste avec moi, Où étais-tu heliopolis, 647… la liste est longue tant cet album se déguste en singles pour la génération iPod, à peine contrebalancé par des titres comme Appollo 21 ou ma particule élémentaire qui envoient, les chansons tutoyer, le récit romanesque et la réflexion quasi philosophique.
De Bambi Galaxy on sort réjoui, un peu comme d’un manège thématique d’un parc d’attraction ou d’une projection du Voyage dans la lune de Georges, Méliès. D’abord parce que le bonhomme a réussi un parfait album de pop à la française, mélange de fun enfantin, de rétrofuturisme et d’allégeance aux aînés amoureux du mot narquois, porté par des mélodies immédiates. Ensuite parce qu’on se rend compte que l’ensemble est construit avec une connaissance fouillée des thématiques abordées, de l’ambiance sonore générale et de l’atmosphère »galactique ». De sorte que l’ensemble ne semble ni ampoulé ni frivole. Belle réussite monsieur Marchet, un petit pas pour l’artiste, un grand pas pour la musicalité
Denis Verloes
Tracklist
Label: Pias
Date de sortie: Janvier 2014
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Le clip d’Heliopolis