Les albums tranquilles sont parfois les plus touchants et celui de Neil Holyoak, dans la plus pure tradition du songwriting américain, en est une nouvelle preuve.
Né à Los Angeles, Neil Holyoak vit désormais, à Montréal, bénéficiant pour ses albums (Rags Across the Sun est son quatrième) de quelques pointures locales, pour produire sa musique. Howard Bilerman (Arcade Fire, The Handsome Furs) pour son EP précédent et Dave Smith (Wolf Parade, Stars, Patrick Watson) ce dernier. De ce côté-là , le disque brille par sa clarté et par un vrai sentiment de sérénité qui se dégage de ses ambiances pourtant mélancolique. Dans ce disque on y est bien et on a envie d’y rester longtemps. La production seule n’est pas en cause, ce sont surtout les compositions et l’interprétation même de Neil Holyoak qui apportent cette fluidité musicale. Le songwriter avoue s’inspirer de Townes Van Zandt, et le prouve en reprenant Only him or Me. Mais on retrouvera ici le même esprit musical que les Anglais américanophiles de Mojave 3, cette même douceur entretenue par des arrangements légers, avec aussi bien du pedal steel que du Rhodes. La présence de Tamara Sandor donnant une deuxième voix féminine, évoquera en plus la présence de Rachel Goswell au sein de Mojave 3. La petite originalité de Neil Holyak provient ici d’une mandoline dont le jeu rappellera moins celui de Peter , Buck de R.E.M. que les sonorités, d’une cora toute africaine, : le Canadien affirme aimer le blues malien et le prouve en filigrane sur un Sidereal sunrise pourtant électrique. A l’instar de Thee, stranded Horse, Big Papa daddy montre qu’il y a une passerelle à dresser entre folk américaine et folk africaine., Avec ou sans cette petite originalité, le charme opère durablement.
Denis Zorgniotti
Label : Epitonic
Date de sortie : 9 septembre 2014