Un publicitaire inspiré pourrait accoler un sticker sur l’album de Niagara : le « 2 en 1 » de la musique. Un premier effet charmeur pour la mélodie pop et un deuxième brillant pour un formalisme électronique audacieux.
Il y a quelques années Hood avait dit dans un interview avec la revue »Magic RPM » qu’ils injectaient toujours une dose d’expérimentation dans leur musique. Qu’ils n’envisageaient pas leur travail autrement. Finalement proche des Anglais, le duo Italien pourrait reprendre cet adage à son compte. C’était déjà le cas pour Otto, leur album précédent, ça l’est encore plus pour celui-ci. Don’t take it Personnality est donc fait de mélodies pop brillantes appelant autant The Beatles (Laes a même sa trompette comme dans Strawberry field forever) que la new wave. Mais l’album trouve sa personnalité dans sa propension à chercher l’expérimentation. Niagara brouille ainsi les contours de chanson en puisant dans le psychédélisme, l’électronica d’un Lali Puna (Currybox ou Vanillacolla tout simplement irrésistible), le collage d’un Avalanches (Else) ou la techno d’un Letfield quand il s’agit d’appuyer sur le champignon (China EClipse). La musique peut même se changer en pure matière électronique, sans vocaux, frémissante et froissée (Speak and Spell, une référence voulue à Depeche Mode mais sur un mode écartelé) ou ambiant et sereine (Popeye). Cela reste toujours du Niagara, cela reste toujours brillant.
Denis Zorgniotti
Date de sortie : 7 septembre 2014
Label : Monotreme record