» Petit opus » pour un grand groupe »enfin »ce n’est pas si simple. Deuxième ou troisième retour des écossais sur le devant de la scène depuis leur split en 1990. Si ton père avait 17 ou 18 ans à la pointe des nineties et qu’il est un tant soit peu fan de musique de rock.’n’roll de vrai et bah »tu tiens ton cadeau de Noël ma petite jeune fille ou mon petit bonhomme ! Luke »c’est moi »je suis ton père.
Je vais être salaud : l’intérêt de ce disque ne réside pas dans son contenu et il ne restera pas dans les annales ! (vanne placée avec distinction). Alors attention, je relativise, en dépit d’une pochette revival-motarde toute moche (visionne le clip de »High Tide Low Tide » et tu comprendras qu’il s’agit en fait d’autodérision) et d’un titre recyclé, ces nouveaux morceaux sont tous ou presque des tubes en puissance, imparables, frais et jolis, emballés dans une bonne pop à grosses guitares. Du vrai boulot de professionnels qui balancent leurs vieilles recettes du haut de leur longue expérience ventrue et légèrement dégarnie.
J.’applique donc mon devoir de réserve »parce que ces deux-là , Frances Mckee et Eugene Kelly, ont fait des choses merveilleuses il y a vingt-cinq ans et c’est tout le problème. Une affaire de relativité et de comparaison.
Quand tu écoutes »V For Vaselines » tu te dis que ouais »c’est très bon, ça casse pas des briques non plus mais »mais »mais »y.’a quelque chose qui t.’interpelle. Tu te demandes d’où sortent ces anachroniques, tout droit jaillis de la Delorean de Marty Mcfly, qui déclinent, en 2014 et je le souligne à nouveau avec brio, cette pop à papa rétro ambiance surfsong. Puisqu’évidemment, tout comme moi, toujours à la ramasse, tu n’as jamais entendu prononcer le nom de The Vaselines. Encore une impardonnable lacune de ton existence jeune brebis égarée !
Je résume la mouture ou monture originelle : du pop-folk-rock sec, sans fioriture et complètement débridé qui doit beaucoup au Velvet Underground et probablement pas mal aux Smiths, L.A..’s et consorts de l’émergente et explosive scène brit des eighties »perdu en plein Atlantique donc »groupe préféré de Kurt Kobain, adoubé et sorti de l’anonymat par Nirvana en trois reprises, deux sur Insecticide (Molly.’s Lips et Son Of A Gun), une sur le MTV Unplugged In New-York (la parfaite »Jesus Wants Me For A Sunbeam »).
Ok »respect !
l’idée est la suivante : »V For Vaselines » contrairement au V de la Bande Dessinée, n’a pas pour but de vendetter ou dynamiter quoi que ce soit, c’est déjà fait depuis belle lurette. Il a pour mission de te faire découvrir ou redécouvrir l’oeuvre quart-de-centenaire de The Vaselines. Alors au final, dans le cadeau de ton père à Noël ajoute donc la superbe anthologie de leur trop courte première carrière (86-90), Enter The Vaselines, et tu pourras te faire une idée toi-même. Jeune loup va !
Je te l’ai dit : ce n’est pas si simple. Et ça vaut le détour »c’est juste que »
Tu ne peux pas être et avoir été.
Les gens normaux en tout cas.
Tu peux faire durer le plaisir par contre.
Ou bien même raviver de temps à autre la flamme.
Pas de problème pour moi, c’est fait avec grande classe.
V(iva) For Vaselines !
Stéphane Monnot
The Vaselines – V For Vaselines
Label : Rosary Music – La Baleine
Sortie 30 septembre 2014