Les Strokes restent sans doute dans mon imaginaire musicologique comme le dernier super groupe rock proto indépendant d’avant le morcellement en mille niches, promues par les découvertes de la musique en illimité par les logiciels Peer to peer.
Quand l’ami Julian Casablancas, guitariste chanteur du groupe new-yorkais a décidé de poser ses valises à LA et montré des velléités à produire ses albums solo en marge d’un groupe exténué humainement et musicalement… J’ai suivi. J’ai même apprécié me retrouver embarqué dans un univers plus eighties que jamais n’aurait abordé les Strokes. Puis faut dire que l’animal est quand même vachement doué pour trouver de chouettes petites mélodies pour servir sa voix de , pop rockeur ultime…
Mais là tu pousses le bouchon un peu loin Julian, avec tes Voidz qui font peur. Ok ok plutôt que de te vautrer dans la redite, tu t’es dit: »allons hardiment nous frotter á de nouveaux univers.. » En l’occurrence le punk et le hardcore; pourquoi pas.
Je te le dit tout net Julian, je suis inquiet pour toi, mon bonhomme. Je n’arrive pas à savoir si tu vas bien, si tu redoubles de ces caprices de star dont on faisait les belles heures de lecture du NME au siècle dernier, ou si tu es juste sincère dans cette démarche de révolte contre la Tyranny, de la mode et du disque qui ne serait juste qu’un disque de plus, dans la lignée du précédent.
Non parce que, qu’est-ce que c’est que cet album? Je te promets, je l’ai tourné et écouté dans tous les sens, j’y ai même trouvé quelques réussites : une mélodie imparable sur Where eagles fly, , une ligne basse chouettos sur tyranny, une atmosphère générale tout en unité sombre, de multiples, arrangements qu’on sent réfléchis, un certain esprit rétro qui me renvoie au tout début des années 90. Autant de réussite ponctuelles qui malheureusement ne transforment pourtant pas l’ensemble en réussite.
Non mon bon Julian, la seule image qui me vient à l’esprit après avoir longtemps écouté ce premier essai des JC and the Voidz, c’est que Ariel Pink, ou Xiu Xiu de la première heure tente un album de reprise de la mythique BO de the Crow…. Non vraiment, un truc entre trop puis pas assez biscornu ou trop abouti, trop touffu, trop dense. Souvent je me suis dit: mais pourquoi un tel auto sabordage puisqu’il y a ici tous les éléments pour faire un album plus qu’honnête. A force de tout triturer, l’ensemble devient indigeste. Comme le délire créatif d’un cocaîné en manque de sommeil. Et il est plus qu’une gageure de s’envoyer le tout d’une traite. J’ai essayé plusieurs fois pourtant
Ton disque Julian, C’est du Syd. , Pas Vicious hein, non c’est la collection de jouets de Sid, le voisin d’Andy dans Toy Story.
Un assemblage monstrueux, tarte à la crème, d’éléments qui se seraient suffi à eux mêmes mais imbriqués ensemble en des collages et vissages contre nature donnent une collection de monstres musicaux pour cirques soniques ambulants, un bestiaire des jouets cassés de sale gosse colérique, qui a surkiffé l’hybris créative, au dépend de la finalité ludique de l’objet. Ton disque est tellement chargé, tellement partant dans tous les sens et pétaradant de tous les sons, qu’il en devient extrêmement indigeste, plus encore quand le tempo se ralentit ou que les mélodies se diluent et qu’il ne reste qu’une descente de bad trip.
C’est d’autant plus râlant qu’en étant obligé d’y prêter l’oreille, en vue de cette critique, j’y ai découvert autant d’élément de guingois de ce qui aurait pu être un grand album, un peu surproduit comme toute bonne »star » qui se respecte. On aurait pu avoir un grand disque barré, témoin d’une nouvelle direction tout en furie géniale, on le quitte avec l’espoir que Buzz et Woody déboulent pour te faire regretter d’avoir ainsi torturé tes compagnons de jeu.
Denis Verloes
Tracklist
Date de sortie: 13 octobre 2014
Label: Cult records / Pias
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La critique de Phrazes for the young
J’adore cet album. Tyranny est un ensemble de titres originaux je l’ecoute en boucle il est vrai que les personnes habituées aux standards ne peuvent pas apprécier et cela est dommage ! Merci Julian et the Voidz!
Salut Cécile, ben franchement je suis content qu’il plaise à quelqu’un, c’est tout le mal que je souhaite à Julian Casablancas. Mais pour moi, il y avait trop de tout, et en même temps… Du coup, ben je passe mon tour. Bises.