l’angoisse de la page blanche guette tous les auteurs. Sam Zabel en fait partie. Auteur de bande dessinée grande sans envergure, il travaille sur les pages de Lady Night, un comic commercial avec une super-héroîne un peu ringarde à laquelle il ne croit pas vraiment. Parallèlement, il voudrait développer son projet de BD autobiographique, mais pour le moment, sans le moindre résultat. Invité à participer à un colloque sur la littérature au 21ème siècle, il fait la connaissance d’une jeune bloggeuse qui lui propose de découvrir une bande dessinée étrange et magique qui, suite à un éternuement, va le plonger au beau milieu du récit qu’il était en train de lire. Commence alors pour lui une incroyable aventure qui va l’amener à devenir l’un des personnages centraux d’une BD de science fiction des années 50.
Auteur de Hicksville (prochainement réédité par Casterman), le Néo-Zélandais Dylan Horrocks plonge le lecteur dans un récit initiatique avec une mise en abyme où il confronte son personnage à son oeuvre avec, en fond, le thème de la créativité et en exergue une jolie réflexion sur la créativité.
Sur la forme, c’est vrai régal pour les yeux. Dans une ligne claire très agréable, pleines de couleurs, Horrocks fait la part belle à l’action avec des planches aux contours psychédéliques dans lesquelles l’on découvre les fantasmes de l’auteur mais aussi ses doutes, ses peurs, ses interrogations.
Roman graphique, BD d’aventures fantastiques, Magic Pen est une oeuvre singulière, jamais dénuée d’humour, qui constituera une entre en matière idéale dans l’univers de Dylan Horrocks en attendant les sorties de At Work, un recueil de nouvelles parues entre 1986 et 2012 et de Hicksville en janvier prochain.
Magic Pen – Dylan Horrocks
Scénario & dessin : Dylan Horrocks
Editeur : Casterman
2464pages couleurs – 25€¬
Parution : 29 octobre 2014