Je lis rarement les communiqués de presse qui accompagnent les disques avant de les écouter . Je n’avais ni lu ni entendu que Coralie Clément, soeur de Benjamin Biolay à la ville, avait décidé de travailler seule le successeur de Toystore, quatrième album de la demoiselle.
Alors il faut dire une chose: ça s’entend. Celle qui se faisait interprète d’une structure musicale imaginée par le frangin, décide ici de voler de ses propres ailes. 6 ans après Toystore, et quatre ans après le projet de naissance de son premier enfant., La première chose que je me suis dit c’est: tiens elle est passée en mode intimiste…
Coralie Clément écrit et compose en grande partie ce nouvel album qui perd du coup, de la faconde pop dont Benjamin Biolay a fait une marque de fabrique à la française. Parfois même en compagnie de son ex-compagnon pour la vie, et père de sa petite fille – Marc Chouarain – elle se livre à des ballades plus »charmantes » plus féminines aussi. Et il ne me semble pas tout à fait anodin d’y constater une reprise de mon amie la rose de Françoise Hardy, tant l’esthétique de l’ensemble me fait penser a l’icône des sixties.
Coralie Clément propose un album entier sur le thème de la rupture, des amours qui s’achèvent, et des réveils lucides. Étrangement, l’écriture scénarisée comme autant de courts métrages autour de petites histoires en français, charme parce qu’elle adopte un point de vue immédiatement féminin. On y parle d’ébats et de cuisses, d’amours charnelles et d’amours passionnées avec un choix de mots et un choix d’images qui n’auraient pas pu être écrites par un homme. Je me laisse emmener par Coralie Clément au fil des écoutes, dès que je m’habitue à ne plus retrouver les tics du grand frère. Ce n’était pas une évidence. Et en terme d’écriture, Coralie Clément n’a pas son pareil pour donner au réel une patine qui lui évite le trivial ou le grivois. Séduisant. Vraiment.Coralie Clément écrit vraiment bien, à mon humble avis. Elle me touche en tous cas.
Musicalement, tu l’as compris lecteur, j’ai eu plus de mal avec ces ballades très féminines, portées par le phrasé phantomatique à la Hardy, et par une composition qui rendent l’ensemble un peut trop guimauve à mon goût. Il y a des marimbas, des charangos, du lap steel sur la belle affaire. On perd toute appétence pour le gimmick pop rock anglophile, et on se dirige vers la pop douce, pastel ou les sonorités discrètement latines. Ce n’est pas désagréable. Juste pas forcément ma tasse de thé au premier abord.
Au fil des écoutes pourtant et au gré d’une écriture qui elle charme, je me laisse emmener par la main. Il n’y a guère que quand Coralie Clément fait doubler sa voix par une seconde voix masculine, que je me rappelle ma réticence du premier abord. Pour le reste, voilà bien belle façon de raconter la fin d’un amour. Rien que pour ça… on vous invite à écouter.
Denis Verloes
Label: Naîve
Date de sortie: 06 octobre 2014
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