Quintet originaire de St Petersbourg, tirant son son nom d’un album du groupe Astrobrite, Everything Else Matters est leur très attendu premier opus, faisant suite à un unique Ep, Happy Songs For Happy Zombies, sorti en 2009.
Il aura donc fallu presque 6 ans à , Pinkshinyultrablast, pour livrer un long format qui tient toutes ses promesses, s’inscrivant d’emblée de riffs, comme les descendants d’une scène noisy pop britannique qui sévissait au début des années 90, de Slowdive en passant par Ride, mâtiné de vocaux éthérés à la Cocteau Twins et d’explosions guitaristiques à la My Bloody Valentine.
Mais bien au delà de ces références, les russes agencent l’ensemble avec brio, sans sombrer dans une énième variation de ce style que l’on aurait pu croire usé jusqu’à la corde et sur lequel, Pinkshinyultrablast fait souffler un vent frais et revigorant sans être foncièrement nouveau, mais enrobé d’une personnalité suffisamment enthousiaste pour rendre l’ensemble des plus accrocheurs.
Les montagnes de reverb qui enrobent l’ensemble ne nuisent pas aux structures parfois labyrinthiques, qui font penser sur certains titres aux constructions tordues de Stereolab. Bien au contraire, elles viennent accentuer le contraste saisissant entre vocaux suspendus et déflagrations soudaines à la sauvagerie rugueuse,, dignes des Boo Radleys.
Habité par une puissance mélodique sophistiquée,, Everything Else Matters peut se targuer de flirter avec le haut du panier de la scène shoegaze actuelle. Très fortement conseillé.
Roland Torres
Pinkshinyultrablast – Everything Else Matters
Club AC30 / Shelflife Records
Sortie : 26 janvier 2015