Après Les gardiens du Louvre, Jirô Taniguchi propose avec ce nouveau roman graphique, écrit en collaboration avec la scénariste de télévision Miwako, Ogihara, une sorte de biographie en bande dessinée inspirée de la vie de la vraie Tomiji Uchida, une femme qui a créé un temple bouddhiste fréquenté le maitre mangaka et sa femme.
En un peu plus de 100 pages, Taniguchi fait le récit, de l’enfance de cette jeune femme jusqu’à son mariage. Une enfance vécue à la campagne, pas très loin du mont Yatsugatake, dans le petit village de Hemi. Délaissée, par sa mère elle fut élevée par sa grand-mère en compagnie de son frère. Taniguchi décrit de manière simple et précise l’enfance de la jeune Tomoji dans laquelle, il faut bien l’avouer,, il ne se passe pas grand chose »entre ses longues marches pour se rendre à l’école et l’aide quelle apporte à sa grand-mère dans sa boutique., A 19 ans, après bien des chagrins (la mort de son père, puis de sa soeur) et des années de courage et de dévouement, Tomoji va finir par se marier avec un lointain cousin.
Avec une économie de mots, Jirô Taniguchi dresse à travers la biographie romancée mais un peu plan-plan de Tomoji,, le portrait d’un Japon rural qu’il n’a pas connu mais auquel il donne vie de manière très poétique grâce à son trait fin et épuré.
Sans être le meilleur livre de Taniguchi que l’on ait pu lire à ce jour, Elle s’appelait Tomoji constituera avant tout un vibrant hommage à cette femme.
Benoit RICHARD
Elle s’appelait Tomoji,
Scénario & dessin : Jirô Taniguchi
Éditions Rue de Sèvres
175 pages – 17€¬
Parution : 21 janvier 2015