Il paraît loin le temps où celui qui se faisait appeler DJ Cinquante Centimes amusait la galerie avec ses parodies et ses chansons au second degré à l’époque de Miam Monster Miam. l’heure est désormais aux projets ambitieux avec des chansons aux arrangements luxueux faits de cordes, de cuivres et de pianos aériens. Avec » Beau Futur, » celui qui a été surnommé »The New Gainsbourg » par le mensuel musical anglais Uncut, nous délivre un disque pop de haute volée, qui lui ressemble.
l’album s’ouvre sur une introduction futuriste ( » Uranium 235, « ) nous annonçant un départ vers des mondes inconnus, » Il est temps alors de brancher les réacteurs de secours et pointer la proue du vaisseau vers les confins de la galaxie, » déclame le chanteur avec sa voix de baryton, à l’image de la pochette représentant un voyageur harnaché sur un bolide de science-fiction quittant son vaisseau spatial en toile de fond.
On retrouve ensuite le premier titre co-écrit avec Doriand, une chanson pop nostalgique, intitulée » des lustres, » qui brille par ses jeux de mots, : » à‡a fait des lustres que je m’accroche à toi des lustres que tu ne m’éclaires pas à‡a fait des lustres que je joue au pendu » « .
Puis vient le tour des grands morceaux de l’album, : » Visiter la lune, » tout d’abord, chanson poétique qui nous invite à l’insouciance alors que le temps, cette » lime qui travaille sans bruit., » selon un célèbre proverbe algérien, nous guette et finit par nous rattraper. » Une dernière danse, » ensuite, dans un duo irrésistible avec Laetitia Sadier, ex-Stereolab, déjà présente sur l’album précédent sur » Je ne vois que vous, « .
D.’autres invités de renom, croisés lors de sa longue carrière de producteur, figurent au générique du disque, : Alain Chamfort sur » Dans les bras de la nuit, » April March dans un duo moins inspiré intitulé » J.’ai essayé de t.’aimer, » La Féline sur » L.A. Dodge Viper, » ou encore Michel Moers de Telex sur » Moonlight D.V., « .
Schoos peut aussi s’appuyer sur des textes ciselés, écrits en grande partie avec l’aide de Jacques Duvall, comme sur » Cascadeur, » ballade déchirante et sentimentale qui n’est pas sans rappeler son précédent album. Bien sûr, sur plusieurs morceaux, » Granite, » » Le beau futur, » ou encore » Villa Borghini » on sent encore poindre le kitsch et le second degré cher à l’artiste.
Il n’empêche que Benjamin Schoos à travers les 16 pistes qui composent l’album, monte petit à petit en puissance et nous livre un album très attachant, avec son casting aguicheur et ses textes sentimentaux qui naviguent entre fantaisie et mélancolie.
Julien Adans
Benjamin Schoos – Beau futur
Label : Freaksville Record
Sortie : 10 novembre 2014