L’auteure néerlandaise Barbara Stok retrace la vie de Van Gogh dans un style plutôt minimaliste et naïf mais avec un récit plein de charme et qui se révèle finalement très convaincant.
Si le cinéma a rendu hommage au peintre Vincent Van Gogh notamment à travers le très beau film de Pialat avec Jacques Dutronc dans le rôle titre, la bande dessinée n’est pas en reste puisqu’après Gradimir Smudja au début des années 2000 c’est au tour de la méconnue mais talentueuse Barbara Stok de se pencher sur la vie de célèbre peintre hollandais.
Cette biographie débute en 1888 quand Van Gogh décide de quitter Paris et de s’installer à Arles. Inconnu et vivant chichement, Van Gogh doit aussi faire face à la maladie. Mais malgré des conditions de vie précaires, l’artiste succombe très vite aux charmes du sud de la France, profitant pleinement des couleurs et des lumières de l’été qui excitent sans cesse sa créativité.
Pourtant, si son œuvre est ambitieuse et prend du volume au fil des mois, personne ne veut de ses toiles. Après une brouille avec son ami Gauguin venu le rejoindre mais qui souhaitent retrouver au plus vite ses îles et des crises d’épilepsie de plus en plus fréquentes, Van Gogh finit par se couper l’oreille et se retrouve interné en hôpital psychiatrique.
Si, au départ, le style minimaliste et direct de Barbara Stok peut rebuter, très vite on est séduit par la douceur de son dessin et par ses couleurs chaudes qui donnent une côté très chaleureux à son récit. Car au-delà du trait, se dévoile une histoire très belle, très touchante, celle d’un homme seul et incompris dont l’œuvre grandiose se dessine tout doucement avec, au fil des pages, des retranscriptions de courriers entre Vincent Van Gogh et son frère Théo qui apportent une touche de réalisme et qui permettent de saisir parfaitement les pensées, les tourments du personnage, de comprendre de manière très précise sa détermination à créer, son besoin de peindre sans relâche tout en gérant ses tracas du quotidien dus à son extrême pauvreté.
De cette vie d’artiste bouleversante, Barbara Stok fait un livre de 140 pages réellement passionnant, qui se dévorera d’un traitre, pour un hommage aussi modeste que sincère à l’auteur des Tournesols.
Benoit RICHARD
Vincent
Scénario et dessin : Barbara Stok
Éditions Emmanuel Proust / Paquet
140 pages. 16,00€
parution : 28 janvier 2015