Avec son premier album paru chez Anywave Records, Fléau, jeune compositeur bordelais, nous immerge dans une atmosphère proche de celle des films de John Carpenter. Une musique contaminée et contaminante à ne pas mettre entre toutes les mains.
Après Hørd et Volcan, voici donc Fléau, nouveau venu de la scène dark wave bordelaise, qui vient de sortir son premier album sur Anywave Records. Sous ce pseudonyme subtilement oppressant, se cache Mathieu Mégemont, qui officie en tant que batteur au sein du groupe de drone-métal Year Of No Light mais aussi en tant que clavier dans le duo électronique VvvV. Composés à partir de synthétiseurs analogiques, les sept titres qui composent ce premier essai pourraient servir de bande-son à l’apocalypse qu’on nous prédit depuis des lustres.
Les références musicales sont à première vue évidentes : John Carpenter pour le côté cinématographique et Tangerine Dream pour la tendance New-Age et ambiant version Krautrock. En dépit de ces codes musicaux ultra-référencés, Fléau parvient à apporter sa touche personnelle en déplaçant ces constructions synthétiques dans un univers plus citadin et moderne.
Passé la violence entraînante de The Rat, l’album s’enfonce dans une atmosphère beaucoup plus contemplative, comme sur le magnifique Blanc Profond, qui nous entraîne dans une léthargie presque méditative. La musique de Fléau se rapproche alors davantage du minimalisme synthétique proposé par des artistes tels que Cliff Martinez et même Ryūichi Sakamoto.
La musique de Fléau évoque des paysages désolés et désertiques qui auraient été abandonnés par l’homme. Sans compromis, ce disque devrait ravir les amateurs du genre, qui apprécieront l’enchevêtrement des nappes synthétiques et les modulations subtiles des mélodies, comme sur le titre de clôture Glass Cathedral. Les autres, non initiés à tant de froideur, devraient en avoir le souffle coupé.
Julien ADANS
Fléau – Fléau
Label: Anywave Records
Sortie: 19 Mai 2015