Pour son nouvel album, Ela Orleans revient sur le label de Howie B et signe une production aux confluences de l’abstraction nue, de l’experimental pop et du trip-hop futuriste.
Bien que comptant parmi ses fans des gens comme David Lynch ou Thurston Moore, bien qu’ayant collaboré aux côtés de Lee Renaldo, Kevin Shea, Dirty Beaches, Julia Holter, Lower Dens, The Pastels, bien qu’ayant sorti une myriade d’albums et de titres pour une flopée de labels (Parental Guidance, Warp, All Saints Records, Clan Destine Records, etc…), Ela Orleans reste une artiste relativement peu connue du grand public et ce malgré un talent et une trajectoire hors norme.
Avec son nouvel opus Upper Hell, signé sur HB Recordings tout juste créé par Howie B. qui en a assuré la production, on espère qu’elle touchera un auditoire plus large. Car, si elle reste une énigme, au vu de sa musique singulière, aux croisements d’une weird electro-pop et d’une electronica noise expérimentale, Ela Orleans ouvre en grands les portes d’un monde au carrefour des musiques mutantes et des espaces trépidants, malaxant les sens avec un art du déséquilibre prodigieusement envoûtant, bousculant les certitudes dans une noirceur poétique à la beauté astrale percutante.
Upper Hell est un coup d’éclat, un de ces albums qui vous tombe miraculeusement entre les oreilles et vous subjugue dès les premières mesures, vous entrainant avec lui dans un univers où lo-fi et sophistication se donnent la main pour dessiner un paysage en clair-obscur, enrobé de la voix dramaturgique d’Ela Orleans
Un album aux confluences de l’abstraction nue, de l’experimental pop et du trip-hop futuriste, enraciné dans les bas fonds de dérives indus corrosives, aux tournures follement addictives, duquel on retiendra d’abord The Sky and The Ghost un des titres les plus retournants de 2015.
Roland Torres
Ela Orleans – Upper Hell
label : HB Recordings
Sortie : 26 mai 2015