Trois ans ont passé dans la guerre qui fait rage pour le contrôle des réserves de sang. Alors qu’il ne reste que cinq jours avant l’avènement de la prophétie de Nibiru, Alicia a choisi son camp : celui de la résistance.
Après La loi du sang, le diptyque du Cycle de Nibiru va enfin trouver son apogée dans La fin d’un monde. Izu et Mathieu Moreau ont repris plume et pinceaux pour boucler cette aventure apocalyptique ambitieuse se déroulant à tombeau ouvert.
Trois années ont passé depuis le dénouement du tome 1 et la lutte pour le précieux liquide rouge est toujours autant engagée entre les adeptes du culte de Xibalda et l’Empire. Alicia, qui a désormais rejoint les rangs de la résistance, est inlassablement pourchassée par le gouverneur Vucub Came. Il ne reste plus qu’une poignée de jours avant l’avènement de la funeste prophétie et chacun des camps joue la montre pour mener à bien son dessein. Les péripéties se succèdent, sans laisser de répit au lecteur embarqué dans cette saga : délivrance de Karmin, fils de l’ancien roi, pour le remettre sur son trône, prise de possession de l’arme Gaïa pour faire dévier la comète Nibiru, propagande de l’Empire pour imposer l’idée que la résistance est une secte obscurantiste, etc., le tout évoluant sur une partition de guerre du sang, oscillant entre le présent et le passé ponctué par les souvenirs d’Alicia, héroïne malgré elle de cette épopée dont elle a toujours été la clé.
Dans la lignée du premier tome, bien que le culte du sang demeure une question intéressante interrogeant sur le prix que vaut la vie humaine, le récit va vite, trop vite, si bien qu’on peine à s’identifier temporellement. Sans compter que les histoires imbriquées rendent l’intrigue confuse, empêtrée dans un chaos où les personnages se perdent dans une course contre le temps. Il était sans doute prétentieux de vouloir réunir en un seul volume les cinq derniers jours de l’humanité.
Pour autant, le dessin révèle encore une fois une maîtrise du sujet. Mathieu Moreau a une identité propre avec un trait futuriste dynamique, expressif et détaillé, judicieusement mis en valeur par une colorisation de Johann Corgié ajoutant la touche angoissante de cette fin programmée.
La qualité graphique de l’ouvrage, avec son monde d’une grande richesse rappelant les prophétiques sociétés mayas ou aztèques, rend d’autant plus regrettable son confinement dans un diptyque. L’univers du Cycle de Nibiru, qui ne demandait que son expansion, trouve dans cet opus un aboutissement à l’image de la série : bien trop rapide…
Simon BAERT
Le cycle de Nibiru Tome 2 La fin d’un monde
Scénario : Izu
Dessin : Mathieu Moreau
Éditeur : Glénat
46 pages – 13,90 €
Date de sortie : 1er avril 2015