Depuis que le Méta-Baron s’est retiré du monde, l’empire Technos-Technos le contrôle d’une main de fer. Le retour de l’invincible guerrier sur la planète Marmola va pourtant bouleverser sa tranquille tyrannie. Un nouveau combat de titans s’annonce !
La mythique série engagée par Moebius et Alejandro Jodorowsky à travers le cycle de L’Incal est de retour dans une suite racontant les péripéties du dernier des Méta-Barons, Sans-Nom, natif de la plus puissante des familles de la galaxie dont la passation de pouvoir ne peut se faire qu’à l’issue d’un combat intergénérationnel au prix de l’existence du père ou du fils.
L’histoire débute consécutivement à La Caste des Méta-Barons, après la destruction de Planète d’Or. Le Méta-Soldat a fait la promesse de ne plus jamais ôter la vie d’autrui et a choisi d’arrêter sa descendance afin de mettre fin à la barbare tradition familiale. Il subsiste, depuis, reclus au fond de son Méta-bunker métallique, prostré dans une réflexion personnelle concernant son existence. C’est l’imminence de la panne sèche qui le poussera à émerger de sa torpeur pour rejoindre la planète Marmola, centre névralgique de l’exploitation d’épyphite, une substance antigravitationnelle servant de carburant aux voyages interstellaires possédée par l’empire Techno-Techno qui règne en tyran sur le cosmos. Loin de faire l’unanimité dans les rangs des Technos, l’arrivée de Sans-Nom va réveiller des rivalités endormies depuis des années. L’ordre est alors donné du Techno-Vatican, par le Techno-Pape, de faire appel à Wilhem-100, un Techno-Amiral cruel et dont la renommée sur les champs de bataille n’est plus à faire. Servi par un esclave érudit, sa mission est simple : détruire le Méta-Baron et protéger l’empire Techno de ce danger légendaire.
Pour ce premier tome de Méta-Baron, intitulé Wilhem-100, le Techno-Amiral, le scénariste Jerry Frissen part d’une trame écrite par Alejandro Jodorowsky lui-même. Il porte un regard profane mais fidèle au contexte originel. On y retrouve les méandres tortueux et métaphysiques du monde créé par le père de L’Incal dans un space opera mythologique à la fois violent, exubérant et mélancolique sur la société et l’avancée technologique.
Derrière sa palette graphique, Valentin Sécher nous livre quant à lui un dessin impeccable illustrant parfaitement l’univers. Le trait est assuré, dynamique, et le travail de mise en scène couplé à son jeu de couleurs impose sa force au récit. Il entraîne le lecteur dans les pas du Méta-Baron en le trimballant sans répit à travers le cosmos.
Les Humanoïdes Associés, qui ont fait l’audacieux pari de donner une suite en huit tomes à un best-seller de la bande dessinée, ont incontestablement tenu leur objectif avec l’ouverture de ce nouveau cycle. Si la série de L’Incal est indétrônable et largement au-dessus du reste de l’univers, ce premier tome de la saga annoncée n’en est pas moins fortement agréable et respectueux des codes mis en place par les auteurs d’origine.
Simon BAERT
Méta-Baron Tome 1 Wilhem-100 le Techno-Amiral
Scénario : Jerry Frissen
Dessin : Valentin Sécher
Éditeur : Les Humanoïdes Associés
56 pages – 14,20 €
Date de sortie : 28 octobre 2015