La rédaction a vu plein de films en 2015 et la rédaction à fait sa sélection. Voici donc le top Films 2015 de BENZINE.
Trois souvenirs de ma jeunesse – Arnaud Desplechin
Arnaud Desplechin ose un cinéma très littéraire, droit dans les yeux et quasi décalé, évoquant avec grâce et humour nos amours enfuis, nos rêves d’avant et nos craintes face à l’idée de se perdre soi-même.
Au-delà des montagnes – Jia Zhang-ke
S’il faut raconter une histoire, il faut le faire à la manière de Jia Zang-ke. Dans Au-delà des montagnes, la matière romanesque se densifie sans altérer la finesse du trait, le mouvement continu est fracturé, la simplicité apparente habillant une structure subtile et audacieuse.
Mia madre – Nanni Moretti
Le deuil vu sans pathos ni larmes faciles, grand pari de l’Italien qui même comédie et rapports d’une famille en deuil avec tact et douceur. Magnifique.
Back Home – Joachim Trier
Après Oslo 31 août, Joachim Trier apparait bel et bien comme la cinéaste de la fluidité dans un film où s’imbrique de nombreux thèmes essentiels : la famille, l’adolescence, la mémoire, la place de l’humain dans le monde… Magistral et profondément mélancolique.
Cemetery of Splendour – Apichatpong Weerasethakul
Un film doux et presque zen qui tient littéralement du rêve éveillé, un rêve dans lequel le spectateur doit accepter de se plonger avec torpeur et bonheur, porté par les timbres délicats des voix qui tiennent du chuchotement, par l’atmosphère apaisante de cet hôpital, ancienne école, sur lequel plane la mémoire d’un ancien cimetière et avec lui, son cortège de fantômes et de légendes.
El club – Pablo Larrain
Après sa trilogie sur la dictature de Pinochet, Pablo Larrain s’attaque à un autre fléau de la société chilienne : l’église et sa faculté à se dérober face à justice des hommes. Misanthrope et sans concession.
Vice-Versa – Pete Docter
Le Pixar de cet été est un chef d’œuvre d’émotions qui élève le cinéma d’animation au rang d’art et essai capable de montrer tirés les facettes sombres de l’humain avec des couleurs acidulées et des personnages rigolos. Vertigineux.
It follows – David Robert Mitchell
Comme si Sofia Coppola décidait de réaliser un film d’horreur. Mélancolique, terrifiant et doux, un film OVNI d’un genre galvaudé.
Sicario – Denis Villeneuve
Sicario confirme la redoutable maîtrise cinématographique de Denis Villeneuve qui signe là un thriller noir charbon plongeant au cœur des ténèbres (celles des hommes et des cartels mexicains), un bloc monumental d’un nihilisme tranquille.
Macbeth – Justin Kurzel
Macbeth, incroyable relecture de Shakespeare, âpre et sublimée, de ce que celui-ci cherchait à dire sur le poison du pouvoir et les émois de la tyrannie. Une œuvre sombre comme une eau-forte, tellurique, magnétique, d’une beauté plastique sidérante.
Stand – Jonathan Taïeb
Stand rend au cinéma le caractère d’urgence qui doit être son moteur, lui redonne sens et énergie, un caractère brut, et rappelle que l’acte de filmer est autant un regard sur le monde qu’un geste artistique. C’est le film le plus puissant de l’année.
The Lobster – Yorgos Lanthimos
La dystopie à l’humour noire où l’actualité est poussée à l’extrême.
Love & Mercy : La Véritable Histoire de Brian Wilson des Beach Boys – Bill Pohlad
Loin du biopic traditionnel et formaté, Love & Mercy évoque la vie de Brian Wilson de manière plutôt originale et réussie, rendant ainsi un bel hommage au génial compositeur, arrangeur des Beach Boys.
Marguerite et Julien – Valérie Donzelli
Conte fantastique injustement mais unanimement vilipendé à Cannes, ce film conjugue avec bonheur une mise en scène inventive, des acteurs époustouflants et une bande son magistrale.
American Sniper – Clint Eastwood
Une mise en scène pleine de rythme, un montage serré et un scénario plein de péripéties pour ce qui est le meilleur film de Clint Eastwood depuis des lustres.
Original comme classement, d’autant méritant qu’il intègre des films très dernièrement sortis, qui ont été omis par presque tous les classements.
Contente d’y voir Back home, film assez méritant effectivement, et Au delà des Montagnes (même si je l’ai trouvé plutôt naze et décousu).
Pour le reste je reste avec le mystère Sicario qui apparait dans tant classements, et qui m’a franchement laissée de marbre…