Le retour des ténèbres est un roman classé SF écrit à 4 mains par deux maîtres du genre : Asimov et Silverberg.
Les habitants de Kalgash, une planète aux six soleils, n’ont jamais connu l’obscurité. Pour eux la nuit n’existe pas, elle représente l’horreur absolue, la fin des temps. L’homme de Kalgash a évolué sur des millénaires dans une clarté permanente et quasi absolue. Pour eux l’homme ne peut tout simplement pas survivre aux ténèbres, il n’est pas adapté. Ils considèrent que la vie serait impossible sur une planète avec un seul soleil et plongée partiellement dans la nuit. Pour eux la lumière est indispensable à l’éclosion de la vie. Les quelques habitants qui ont fait l’expérience des ténèbres dans une célèbre attraction appelée « le tunnel des mystères »y ont perdu la tête. Mais voilà qu’un jour une secte de fanatique religieux prédit bientôt la nuit sur Kalgash : le monde sera plongée dans les ténèbres. Et le chaos semble inévitable…
Pour les plus grands scientifiques de Kalgash, dont Athor (le Einstein de cette planète), le père de la théorie de la gravitation universelle, Kalgash est la seule et unique planète de l’univers. Et il ne saurait y avoir plus d’une douzaine de soleils dans le cosmos (triste estimation en comparaison à la centaine de milliards de soleils).
Le retour des ténèbres n’est pas un roman de SF farci de robots et de technologies futuristes. Sur Kalgash tout est sembable à la terre, si ce n’est que les Kalgashiens n’ont jamais vu les étoiles.
Il n’est donc pas nécessaire d’être un adepte de SF pour apprécier ce livre. Il s’agit plutôt d’un roman classique allégorique. Une allégorie terrienne : l’ignorance des habitants de cette planète face aux phénomènes astronomiques, la prétention des kalgashiens, leur sentiment de supériorité, la destruction de leur planète…
Ce roman a été débuté par hasard quelques jours avant le 13 novembre. Et certains passages m’ont semblé faire étrangement écho à notre réalité terrestre : l’arrivée des ténèbres annoncée par une secte religieuse, le monde qui sombre dans la peur, la folie et la guerre.
« Il était bien agréable, se disait-il, le monde qui avait disparu. Pas parfait, loin de là, mais fort acceptable. Les gens, pour la plupart, y étaient raisonnablement heureux et prospères. On ne cessait d’y réaliser des progrès dans tous les domaines : connaissances scientifiques, expansion économique, cooporéation internationale. L’idée de guerre en était venue à faire figure de curiosité archaique, et, dans l’ensemble, les vieux fanatiques religieux n’étaient plus de mise, lui avait-il semblé.
Or, voici que tout cela avait été anéanti en l’espace de quelques heures : il avait suffit d’une seule irruption d’effroyables Ténèbres« .
Sabine Sursock
Le Retour des ténèbres
Roman de Isaac Asimov
Edtiosn Pocket
535 pages – 9,10€
Parution : 12 mars 2009