Presque 4 ans après Oshin, DIIV passe enfin la seconde et signe un second album généreux, à la fois sonique et mélodique.
Au lendemain de la sortie d’Oshin (2012), DIIV avait tout pour devenir « The Next Big Thing ». Au lieu de cela, son leader Zachary Cole Smith est tombé dans les travers du rock’n’roll. D’histoires de drogue avec sa dulcinée Sky Ferreira, aux sessions d’enregistrements chaotiques avec Chet « JR » White, en passant pas des écarts verbaux de certains membres du groupe, rien n’allait plus pour DIIV.
À la suite de ces histoires, on ne donnait pas cher de la survie du groupe. On allait placer DIIV au placard avec toutes les autres formations voulant devenir trop grand trop vite. Mais c’était sans compter sur une formidable résurrection, un état de grâce, portant le nom d’Is The Is Are.
Sur ce deuxième essai, Zachary Cole Smith se la joue généreux et enfile dix-sept titres à la fois noisy et mélodiques. Cette générosité aux accents méditatifs et euphorisants montre un Zachary Cole Smith en pleine rédemption artistique. « Il faut savoir se perdre pour un temps si l’on veut apprendre quelque chose des êtres que nous ne sommes pas nous-mêmes » disait le philosophe. Is The Is Are résonne donc comme une sorte de mea culpa qui réussit à replacer la musique de DIIV au centre du débat et fait oublier les frasques passées. Finies les attitudes poseuses pour Hedi Slimane, le leader de DIIV montre toute son humanité et laisse transparaître des intentions plus que louables. Is The Is Are rassemble sur un même disque les tourments hérités de The Cure, la fougue sonique d’un Thurston Moore et la régularité rythmique de Neu.
Alors qu’aujourd’hui, en réécoutant Oshin, on peine à retenir notre attention sur la longueur, Is The Is Are est, quant à lui, un album d’une fluidité et d’une limpidité incroyable. Une limpidité qui laisse entrevoir un avenir plus que radieux pour DIIV.
Damien Boyer
DIIV – Is The Is Are
Label : Captured Tracks
Sortie : 5 février 2016