Elles sont jeunes, elles sont charmantes, new yorkaises, et pratiquent un mélange de pop et de folk. Allez avoue, tu viens de penser : ouais, comme les autres quoi…
Marrant, parce qu’à la première écoute, celle de découverte, je m’imaginais un remake de mettons… Au Revoir Simone ou Cocorosie qui auraient laissé tomber les éthers pour creuser la folk pop et l’ubercool ukulélé. Et je trouvais l’ensemble entraînant. Sans plus.
A la seconde écoute: en creusant les paroles, je me suis dit: mais mais elles sont barrées en fait les meufs!
Ça commence par une pop/pub song tout entière dédiée à l’énumération des conquêtes et performances masculines à l’époque du Lycée. Plus loin Kay Kasparhauser chante son amour pour un garçon qu’elle compare à Christopher Meloni dans son rôle d’Elliot Stabler, mais si, le Héros de New York Unité spéciale. Ailleurs, elle évoque le service américain Suicide Hotline, équivalent transatlantique de notre SOS détresse amitié. Ces New Yorkaises sous un vernis musical propret (mais toujours entraînant) guitare/ukulélé basse batterie minimaliste planquent un bon fonctionnement punk, ou de filles qui « en ont ».
Et moi de songer pour t’expliquer le groupe uniquement du coup à une sorte de Pj Harvey de la première heure, mais moins en colère, ou des Pipettes sans le mur de son façon Phil Spector. Des Kimya Dawson , ou des Scout Niblett folk pop?
Ça se confirme d’ailleurs dans les quelques occurrences du groupe sur YouTube. Le trio doit plus à l’esthétique de Courtney Love et de Hole que de Laura Ingalls, le côté filles parfaites du son semble vouloir être complètement détruit par l’univers et l’esthétique. Ça me plaît.
The Prettiots c’est l’équivalent musical de la bonne copine que tu emmènes dans tes virées en bande de mecs. Tu sais qu’elle s’en foutra de tes blagues potaches, de ton langage pas châtié et des éclaboussures de bière quand tu ouvriras les cannettes. Et qu’elle arrivera même à te faire rougir parfois avec son côté « untel inside ». Est-ce d’ailleurs un hasard si l’actuelle profile pic Facebook du groupe est un selfie de Kay et Lulu Prat, la bassiste, tandis que la première se soulage dans les gogues sordides d’un quelconque club ? Quant à Rachel Trachtenburg à la batterie, on en d’ailleurs est à se demander si son air juvénile ne l’a pas tout simplement empêchée de seulement rentrer dans le clubs expliquant l’absence sur la photo.
Et en musique, une bonne copine ça donne des disques sans prise de tête auxquels tu reviens quand tu as envie de pas te prendre la tête, et de t’amuser. Remède à la mauvaise humeur, publié chez Rough Trade rarement mal inspiré question punk rock.
Disque anti hiver par excellence quand bien même celui ci ne serait fait que de pluie dégueulasse et de virus respiratoires saisonniers.
Denis Verloes
The Prettiots – Funs cool
Rough Trade / Beggars
Sortie : 5 Février 2016