Troisième album pour le duo italien Niagara qui continue de construire une oeuvre singulière entre guitares triturées et machines déboussolées.
Les turinois de Niagara, alias Davide Tomat et Gabriele Ottino, n’aiment pas donner pas dans la facilité, oeuvrant perpétuellement à brouiller les genres avec leur accumulation de pistes, rendant difficilement qualifiable leur musique aux croisements d’une pop futuriste et d’expérimentations bigarrées.
Prenant leur d’inspiration dans la matière organique qu’est l’eau, sous toutes ses formes et ses états, Hyperocean est un album ardu à la première écoute, tant il nous plonge dans un état de déboussolement constant, alternant les ambiances aux fluctuations anarchiques, entre agitations glitch et accalmies ambient, mélodies apaisées et trépidations agitées.
Maitre en recherches électroniques, sculpteur du son et bâtisseur de rythmiques complexes, Niagara offre un album dense, à la palette multicolore renversante. En trois albums, de multiples EP’s et remixes, le duo italien continue de construire un univers singulier, où guitares, effets et machines, désorientent les émotions à l’image du sensationnel Roger Water et son retournement dance-core. Les idées fourmillent et se bousculent, agitent le cortex et tapent le plexus, font rêver en apnée et amerrissent sous des rouleaux de vagues granuleuses aux allures de tsunami. Un opus qui pousse l’electronica sur les terrains de l’IDM et de l’experimental, inscrivant définitivement leur nom en tant que créateur de musiques de demain. Vital.
Roland Torres
Niagara – Hyperocean
Label : Monotreme
Sortie : 29 avril 2016