Johnny Hawaii nous offre avec New age on a board un album dans lequel il fait bon s’étendre, tout en se laissant bercer par des vagues sonores non identifiées.
Armé d’un sampler, le marseillais Johnny Hawaii prend le parti de construire, à partir de nappes planantes et de sons exotiques, des structures qui aboutissent à de longs titres oniriques.
S’inspirant autant de Pink Floyd période Ummagumma que de la Kosmiche Welle avec Popol Vuh ou Laraaji, Olivier Scalia transcende un style souvent considéré comme pompeux, pour l’amener sur des rivages post-rock teintés d’ambient, voir le contraire. Clochettes balinéaises mêlées aux sons du ressac ou de nature tropicale servent de décors, posent l’ambiance, avant que les rythmes et guitares réverbérées affinent de longues plages musicales instrumentales (Into la Manglar , Bali Kraut). On pense parfois à Air prenant un bain de jouvence avec Windy & Carl.
Les boucles répétitives des claviers nous ramenant à une forme de retro futurisme, agrémentée d’expérimentations diverses. Puisant autant dans la musique brésilienne qu’asiatique, les percussions se perdent dans un dédale de mélodies captivantes (Fluoreswamp). Tandis qu’un harmonium hanté, surfe dans les strates mélancoliques de la composition que dure les 24 minutes de New Age on the Board et qui donne son nom à l’album.
L’affiliation avec la space pop des 90’s (Stereolab, Seefeel, Tortoise période Djed) s’entend en filigrane. Mais à la différence de cette dernière, la captation ne provient pas des bases rythmiques mais bien des nombreuses séquences linéaires. Olivier Scalia commençant ses compositions par les sons synthétiques et finissant par les guitares et tempos.
Après un premier album remarquable sorti en 1993 Southern Light, Johnny Hawaii délaisse les débuts de soirées festives pour une bande son faite pour contempler le levé du soleil, en bord de mer évidemment.
Mathieu Marmillot
Johnny Hawaii – New age on a board
Label : La Station Radar
Sortie : 21 mars 2016