Enregistré non loin d’une usine, sur les bords de la Tamise, le nouveau Death In Vegas est album minimaliste aux boucles entêtantes.
Grand retour de l’artiste électronique Richard Fearless, désormais seul aux manettes de la machine hybride Death In Vegas, depuis Trans-Love Energies.
Faisant suite à un album volé que personne n’entendra jamais, Transmission est l’opus d’une certaine résurrection, qui voit les courants de l’indus se noyer dans les effluves d’un dance-floor romantique porté par des synthés aux contours electro pop.
Si on peut ici et là, lire les références à Throbbing Gristle ou Chris & Cosey, c’est aussi à une certaine idée de la techno à laquelle nous invite Death In Vegas aux côtés de l’actrice Sasha Grey, voix centrale de l’album. Transmission se veut le reflet du milieu dans lequel il a été enregistré, près d’une usine de traitement de métaux située sur les bords de la Tamise, avec le bruit continu du va et vient de bateaux. Un univers industriel qui se ressent entre chaque note, entre chaque mélodie, débordant d’une certaine forme de sensualité sombre et mélancolique, élaboré à coups de loops entêtants et de minimalisme suffocant.
Death In Vegas renoue avec les contours robotiques d’une musique vouée à ébranler nos corps sous des amas de sueur et de déhanchements incontrôlables, de laisser-aller en roue libre avec ses déviances libertaires et ses pulsations primales.
Transmission joue avec ces petits riens qui forment pourtant un grand tout, lorsqu’ils sont mis bout à bout avec la cohérence et la rigueur requises. Un album à la simplicité sophistiquée et à l’efficacité profonde, faisant exploser le temps en mille morceaux, pour le contracter en un trou noir à l’intensité concentrée. Envoûtant.
Roland Torres
Death In Vegas – Transmission
label : Drone Records
Sortie : 27 mai 2016