Premier album envoûtant du duo hollandais Weval, à la fois électronique et organique, pop et exigeant.
C’est toujours rageant de se trouver à quelques mètres d’un événement sans y assister. Nuits sonores 2016. Milieu de nuit. Occupé à vider mon verre en plastique consigné de 1664, je regardais naïvement un trio batterie-basse-synthé au nom déjà oublié qui s’agitait sans convaincre. Dans le hall voisin, le duo hollandais Weval retournait quelques milliers de personnes dans un set qui pour beaucoup était LE grand moment du week-end.
Heureusement, il y a Arte. Et son Live Web qui m’a permis de découvrir la facette techno et expérimentatrice du duo, au-delà de ce qu’ils avaient montré dans les précédents Half Age Ep et Easier Ep plus dispensables. Les deux garçons s’amusent à jouer avec les boucles et le tempo pendant que les basses généreuses transportent le public, véritable destinataire de tout ce bricolage. Par ces essais multiples, live ou enregistrés, Weval est parvenu doucement à trouver son identité sonore. Un son épique, organique et voluptueux, un des plus pop du label Kompakt.
Weval. Pour un français à l’anglais hasardeux, ça sonne comme Wave. Et il est vrai que le son trouvé par Harm Coolen et Merijn Scholte Albers est aquatique. Les nappes synthétiques nous donnent souvent l’impression d’être à bord d’un radeau navigant par une houle gracieuse, faisant de l’album un cousin néerlandais du Swim de Caribou. Le seul bémol à cette croisière est peut-être le manque affiché (ou connu ?) de destination. Mais l’auditeur a-t-il vraiment envie de savoir où il va ?
Henri Tournant
Weval – Weval
Label : Kompakt
Sortie : 10 juin 2016