Les Humanoïdes Associés nous livrent la suite d’un triptyque catastrophe, où le titre à lui tout seul est évocateur des événements à venir !
La poisse est comme le morpion, elle s’accroche et se reproduit. Christophe Martinolli, Thomas Martinetti et José Málaga ont opté pour cette ligne directrice dans la série Seul survivant en nous proposant la suite : Bossa Nova Club.
Le premier tome se terminait par le crash d’un avion dont Jennifer Bristow était la seule rescapée. Traumatisée par l’événement et le décès de son bébé, elle est restée marquée par ce drame qui lui a laissé comme stigmate une cicatrice sur le front, cicatrice que portait Max, et dont elle a hérité pour se souvenir à tout jamais de ce qui lui est arrivé. Psychologiquement instable après avoir tenté d’enlever un nouveau-né, elle a suivi, dans un asile, une thérapie qui lui a apparemment été bénéfique. Nous la retrouvons à Rio de Janeiro où elle a l’air de vivre paisiblement, au sein d’une famille aisée qui l’a prise comme baby-sitter. Bien intégrée, elle s’occupe des trois enfants : la benjamine qu’elle chaperonne, la cadette pour qui elle a un rôle de confidente et l’aîné avec lequel elle partage une idylle. Cependant, bien qu’elle ait été accueillie dans un foyer l’ayant adoptée comme membre à part entière et où elle a su dissimuler son passé, celui-ci finit par ressurgir. Lorsque la plus âgée des deux filles apprend à Jennifer sa grossesse, la joie est de courte durée… Avec l’aide du père de la fratrie, l’avortement a déjà été programmé ! Le comportement de Jennifer change radicalement, rythmé de soudains cauchemars nourris par le souvenir de sa progéniture perdue, et sa carapace de femme parfaite vole en éclats… Il y a malheureusement des deuils que l’on ne fait jamais !
Pour ce nouvel épisode de la série-concept éditée par Les Humanoïdes Associés, les scénaristes ont choisi de développer leur intrigue, à l’instar du premier opus, en grande partie en huis clos, à l’intérieur d’une boite de nuit, avec toujours le même leitmotiv : une catastrophe inévitable et la transmission d’une empreinte maudite sur le visage. Bien que la fin ne soit pas une surprise, le travail sur la psychologie des personnages et le suspense qui tient en haleine le lecteur donnent du cachet à l’ouvrage.
Au dessin, José Málaga a remplacé Jorge Miguel en respectant son trait réaliste. Il nous livre une partition graphique, tout en sobriété, au service de l’histoire.
Rendez-vous dans le troisième et dernier tome pour découvrir le dénouement de cette aventure où le seul moyen de s’en sortir sans séquelles semble de disparaître !
Simon BAERT
Seul survivant Tome 2 : Bossa Nova Club
Scénario : Christophe Martinolli et Thomas Martinetti
Dessin : José Málaga
Éditeur : Les Humanoïdes Associés
56 pages – 14 € 20
Date de sortie : 7 septembre 2016