Véritable premier album de Douglas Dare, « Aforger » nous dévoile sa beauté sombre entre arrangements classiques et électronique subtile.
C’est sur les cendres d’un monde pris de boulimie technologique et d’identités de plus en plus floues, que Douglas Dare nous entraîne avec son deuxième album, Aforger.
Bien plus dense et complexe que Whelm, qui regroupait ses premiers morceaux, Aforger se veut comme son premier véritable album, à travers lequel on sent une maîtrise de tous les instants, qu’elle soit mélodique ou instrumentale.
Tout en beauté sombre et en interrogations existentielles, Douglas Dare pose les bases d’une musique à fleur de peau, sur laquelle déambule sa voix de crooner, ancrée entre arrangements classiques et électronique subtile, quête constante d’univers se tenant par la main, prêts à nous entrainer dans leur sillage vers un précipice sans fond.
Aforger se cherche et multiplie les pistes, avançant sans relâche dans une jungle luxuriante à coups de textes directes et de sonorités juxtaposées, à la croisée de Björk, Radiohead et Jeff Buckley, bougeant à coups de piano caressés, de cuivres pointillistes et de cordes éthérées, survolés par la voix lumineuse de Douglas Dare.
Un album qui prend aux tripes de par ses escapades symphoniques et des atterrissages en douceur, ses changements de rythmes et ses envolées trépidantes. On ne ressort pas indemne d’un tel objet musical, de par sa force intrinsèque et sa magnificence désespérée.
Roland Torres
Douglas Dare – Aforger
Label : Erased Tapes
Sortie : 14 octobre 2016