A la fois classique et et moderne, la pop des Parisiens de Kid Parade fait mouche sur un premier album plein de charme.
Moderne et seventies à la fois, on imagine aisément la musique de Kid Parade figurer dans la B.O du prochain film de Sophia Coppola.
Avec leurs chansons soyeuses, les parisiens ont retenu trois éléments essentiels : un son penchant vers la pop californienne seventies, un chant détaché et une ambiance résolument ancrée en 2016.
Marnie, le titre en ouverture, est un bijou de cool-pop qui passerait tranquille dans un DJ set, mixé avec Phoenix ou Fleetwood Mac. Si le groupe revendique des influences ô combien honorables – de Arcade Fire en passant par The War On Drugs – la limite entre pop indépendante et pop grand public est tangente. Ce sont les détails qui font la différence.
Les guitares usent de sons réverbérés à la mode, les claviers 80’s FM percutent des compositions agréables, qui ne gâcheraient en rien un dîner entre amis. Après quelques verres, les filles danseraient tranquilles mais sous contrôle. Car Kid Parade calibre ses neuf titres. Et même si certaines tonalités rappellent effectivement Mac Demarco ou Only Real, c’est sans la touche déviante de leurs compositions. Rattrapé parfois par une écriture classique, Jean-Baptiste Ayoub, chanteur et compositeur, sait la balayer en deux-trois mouvements, sortant de nul part de petites bombes tubesques comme Raft on the Sea et Reflections.
En faisant appel à Manuel Calderon, croisé avec Animal Collective et Beach House pour le mixage, Kid Parade s’est donné les moyens de ses ambitions. En plus de trouver refuge auprès de Lafolie Record, le label qui monte. Avec, au final, trois singles dont l’écoute, sur un dance-floor en velours, ne lasse pas.
Mathieu Marmillot