Le 5 avril 1980, quatre lycéens – Bill Berry, Peter Buck, Mike Mills et Michael Stipe montaient sur scène pour la première fois lors d’une fête d’anniversaire. Le groupe qu’ils créèrent ce soir-là allait durer près de trente ans et changer à jamais la face du rock.
On ne présente plus ce groupe, tant sa réputation mythique rayonne de par le monde. Ce qui est sûr, c’est qu’en trente ans de carrière et des millions d’albums vendus, Rapid Eyes Movement impose le respect. Enchaînant concerts sur tournées marathon pour promouvoir des albums étonnants, le combo d’Athens (Géorgie) a toujours su tenir le haut du pavé. Sur trois décennies, les musiciens se sont bâtis une réputation d’artisans pour faire de leur idéaux de jeunesse, cette formidable usine à rêves. Et avec le temps, leur rock alternatif mélodique, identifiable dès les premières mesures par la voix de Michael Stipe, leur musique s’est répandu telle une traînée de poudre sur les ondes FM de la planète.
Un chanteur charismatique doublé d’un guitariste inspiré (Peter Buke) et une solide réputation de bêtes de scène ne pouvaient faire que le reste. Sept albums plus tard, en 1991, le groupe allait définitivement propulser la musique alternative sur le devant de la scène internationale avec Out of Time.
Alors un quart de siècle plus tard, qu’en est-il ? Aujourd’hui, l’album a bien résister à l’épreuve du modes et des courants musicaux et se classe toujours comme l’un des meilleurs pop folk albums de tous les temps. Non seulement les singles sont là imparables tel Losing my religion avec la voix chaleureuse de Michael Stipe, ces harmonies mélancoliques inspirées des Beach Boys et des Byrds, ces mandolines sorties d’un autre temps, ces arrangements baroque. Si Shiny happy people en duo avec la complicité de Kate Pierson, avec ce gimmick de guitare identifiable, ces violons tournoyants, fût lui aussi un tube énorme. Mais ici rien à jeter: les autres titres sont d’excellente facture tel ce Low avec cette guitare lente atonal, avec ce violon et ce clavier en fond sonore tissée autour des paroles sombres et introverties. C’est peut être l’époque qui voulait ça, quand on pense que les Nirvana à la même époque cartonnait eux avec Nevermind.
Ces jours ci, le label Universal réédite ce chef d’œuvre dans une édition spéciale où figurent d’inédits et raretés dont un album live de 1991. Disponible en trois formats (2CD, 3LP et 3CD+1BluRay), ces rééditions toutes, contiennent outre l’album d’origine entièrement remasterisé, des maquettes de chaque titre du disque, plus les maquettes de deux titres voués à des faces ainsi qu’une chanson inédite. Cette accompagnées d’un livret complet signé Annie Zaleski, avec des interviews des quatre membres du groupe, ainsi que des producteurs Scott Litt et John Keane. Malgré la séparation des musiciens en 2011, R.E.M. continue de nous faire rêver.
Jean-Christophe Mary
Vous n’allez quand même pas comparer ce disque qui a certes de bonnes chansons avec « Automatic for the people » qui n’en a presque aucune de mauvaise ? Ou avec « New adventures in Hi-Fi » qui est bien plus majestueux ?