Archi samplé mais jamais égalé, David Axelrod fait partie de ces compositeurs producteurs arrangeurs qui n’ont pas forcément eu la reconnaissance d’un Morricone ou d’un Lalo Schifrin.
On reconnait aussi un grand compositeur au nombre de samples qui ont été puisés dans son œuvre. A ce petit jeu là, David Axelrod fait sans aucun doute partie des meilleurs. Demandez à DJ Shadow, Mos Def, Pharahoe Monch, A Tribe Called Quest et surtout à Dr Dre et Snoop Dog ce qu’ils en pensent…
Baigné dans le milieu du jazz dans sa jeunesse, David Axelrod se fait d’abord un nom dans la production avec notamment des albums instrumentaux pour l’acteur David McCallum (dans un style proche des musiques de Lalo Schifrin), avant de se lancer en solo dans la musique avec l’album Song of Innocence paru en 1968.
50 ans après cette sortie, c’est toujours une évidence, ce garçon est un pur génie et cet album de musique pop-rock orchestrale aux influences jazz, soul, psychédéliques est un chef-d’œuvre qui annonçait déjà le Melody Nelson de Gainsbourg qui paraitra en 1971.
Plus généralement, c’est toute la discographie de David Alxelrod qu’il faut redécouvrir. D’abord ses deux premiers albums, le diptyque incontournable et inégalé qu’est Song of Innocence et Songs Of Experience, mais également ceux enregistrés par la suite pour son propre label, ses disques plus franchement jazz/fusion jusqu’à sa dernière production sortie en 2001 pour le compte du label avant-gardiste Mo’Wax. La structure gérée par James Lavelle, alors en pleine bourre au moment de la vague trip-hop et abstract hip-hop, rend hommage au maître en lui permettant de sortir cet album plus ou moins concept entamé en 1968.
Depuis, plus rien si ce n’est une compilation de titres des débuts parue chez Blue Note (The Edge) et un Live enregistré au Royal Festival Hall sorti en 2008.
David Axelrod a eu 80 ans en avril 2016.