Troisième album pour les québécois, qui abordent un virage rock plus ancré dans les 70’s. Mais à quoi donc carbure Chocolat ?
La pochette : tout un programme, a l’image du contenu. Délaissant quelque peu le son garage présent sur Tss Tss, leur précédent album paru en 2015, le groupe a pourtant investi le même studio d’enregistrement avant que celui-ci ferme définitivement. RIP Studio Victor donc. Avec un son plus concis et des arrangements audibles, Rencontrer Looloo fait la part belle aux riffs et solos de guitares, aux montées furieuses de saxo et de piano.
Le chant de Jimmy Hunt reste toujours bien psyché, en français et noyé sous les effets. Tout ceci sous haute influence de l’usine Sandoz de Bâle, pourvoyeuse de LSD en son temps. On pourrait y croire. Écrit sous un concept fumeux, soit la recherche d’un demi-dieu nommé Looloo, le groupe manie l’humour sérieux avec facilité, les textes sont toujours hautement perchés et chantés avec brio. Ah Ouin, Le faucon, Le Chacal et le Vaisseau Spatial en sont de parfaits exemples.
Hormis de superbes moments apaisés, Koyaanisqatsi, Mars et Les Mésanges et l’hilarant On est meilleurs qu’Rem – fallait oser -, les autres titres semblent exhumer une écriture plus proche du Prog-Rock voire du Jazz-rock, vu la complexité de leurs compositions.
On peut aussi parler de hard psyché ou de rock a riffs déjà croisés, il y a fort longtemps et dans une autre vie, auprès des Rolling Stones, période Mick Taylor, Iron Maiden ou Led Zep. Surprenant mais pas tant que cela pour un groupe dont la culture musicale s’étire sur au moins quatre décennies.
La Québec touch souffre d’aucun complexe culturel. Chocolat en est la preuve.
Mathieu Marmillot
Chocolat – Retrouver Looloo
Label : Teenage Menopause
Sortie : 11 novembre 2016