Avec Migration, Bonobo signe peut-être son meilleur album. On y trouvera une douzaine de titres captivants et fragiles, habités d’un groove subtil.
Simon Green alias Bonobo est un artiste qui, depuis ses débuts, injecte dans sa musique et dans ses recherches mélodiques, un supplément d’âme, naviguant constamment sur des pistes aux croisements diversifiés, à l’image de son nouvel opus nomade Migration.
Composé en partie durant la longue tournée qui faisait suite à la sortie de The North Borders, Migration fait le pont entre les genres chill, alternant ambiances vaporeuses et titres nettement plus axés dancefloor, plages instrumentales et chantées. La production tirée à quatre épingles fait la part belle aux arrangements sophistiqués, alliant cordes et électronique suave, pincées house et electronica nuageuse, r’n’b cotonneux et ambient lumineux.
A l’image de ses précédents albums, les collaborations apportent un plus à ses tracks, à l’image de l’étonnant morceau Bambro Koyo Ganda joué aux côtés du groupe de musique gnawa marocain Innov Gnawa, mais aussi avec les participations de Nick Murphy aka Chet Faker, Rhye ou Nicole Miglis (Hundred Waters).
Avec Migration, Bonobo franchit une nouvelle étape et dépasse, de par sa disparité et son éclectisme tout en cohérence, toutes ses oeuvres précédentes, se montrant capable de modeler des titres captivants aux atmosphères sculptées dans une matière précieuse, aux contours fragiles habités d’un groove subtil et imparable. Magnifique.
Roland Torres
Bonobo – Migration
label : Ninja Tune
Sortie : 13 janvier 2017