Sorti presque en catimini à l’automne 2016, le superbe album de Kadhja Bonet bénéficie en ce début d’année 2017 d’une ressortie plus que nécessaire via le label Fat Possum.
Il a des choses qui ne trompent pas comme ce premier titre, Honeycomb, juste après l’intro, qui est sans aucun doute la chanson la plus bouleversante entendues durant des lustres. Un titre qui a lui seul suffit à légitimer cette ressortie, laissant entrevoir par la même occasion le talent pur de cette jeune chanteuse et musicienne Californienne.
Plus généralement, le style de cette artiste de Los Angeles nous ramène directement à la pop Californienne des années 70, avec des influences folk, soul, jazz, bossa-nova, mais surtout avec une mélancolie une douceur infinie dans la voix, qui fait l’effet d’une caresse durant toute la durée de l’album.
Une sensation renforcée par la présence d’arrangements de cordes généreux mais assez discrets, et avec aussi, dans la manière de chanter, un brin de lyrisme contenu et très agréable dans des morceaux (The Visitor, Francisco…) par que l’on imaginerait bien sortis tout droit d’une comédie musicale à la Jacques Demy ou d’une BO de la fin des années 60 signée De Roubaix, Mancini, John Barry ou Ennio Morricone.
Un superbe album donc, court mais intense, d’une sensibilité incroyable et d’une grâce infinie, rempli de nostalgie. Un disque presque hors des âges et du temps, à mettre forcément entre toutes les oreilles !
Benoit RICHARD
Kadhja Bonet – The Visitor
Label Fat Possum / Pias
Sortie : 27 janvier 2017