Le 17 mars prochain, Depeche Mode publie son 14e album en titre. En prélude à cette sortie mondiale, le groupe nous gratifie d’un nouveau singleWhere’s the revolution? mis en image par Anton Corbijn
ILS SONT DE RETOUR, Ils sont de retour…
Je sais, avec le temps il faudrait que j’apprenne. Il ne faut plus attendre grand-chose d’un groupe à l’aube de son quatorzième album studio. C’est la règle immuable de la pop musique.
Arrive un moment où l’âge, l’essoufflement, la perte de créativité commencent à se faire sentir. Arrive un moment où les artistes de notre jeunesse enchaînent les disques qui ne continuent de nous émouvoir que parce qu’ils convoquent en nous les instincts nostalgiques les plus primaires. Le 17 mars Prochain, la bande de Basildon en Essex, Depeche Mode, sortira son nouvel album intitulé Spirit.
Et c’est bizarre, parce que l’ado qui a réussi jadis à user les vinyles de music for the masses et Violator, cet ado un peu gauche qui passait des après-midi allongé sur son lit dans le nord de Bruxelles, m’intime l’ordre d’y pencher une oreille. Je sais bien que comme pour les précédents albums, Delta Machine ou Sounds of the Universe, parus respectivement en 2013 et 2009, je finirai par vanter des éléments qui camoufleront ma déception générale : Ah tiens Dave Gahan n’a jamais chanté mieux, Ah tiens Martin Gore et Andy Fletcher ont remis à jour leur référentiel de logiciels pour composer de l’électronica qui sonne au goût du jour, avec l’atmosphère d’avant…. Mais que restera-t-il du plaisir de l’ado bruxellois pour ces mélodies percutantes, immédiates, à fredonner partout parce qu’elles se sont insinuées durablement dans le ciboulot? Sans doute pas grand-chose.
Et mon enthousiasme repartira en sourdine jusqu’à la prochaine galette, quelque part en 2019, quand Gore et sa bande auront vaille que vaille atteint leurs 60 ans. Et pourtant pourtant, je continue d’espérer. A l’écoute du nouveau single, sorti il y a quelques jours sur la toile, mis en images par le clipeur copain hollandais Anton Corbijn, Depeche Mode entretient la petite flamme du fan en moi. Where’s the revolution? assène Dave Gahan de sa voix des meilleurs moments de song of faith and devotion sur un petit gimmick de trois notes decrescendo.
Où est la révolution? On vous a laissé pour compte, vous avez toujours été mis de côté, on vous a menti, vous avez été nourris de vérités, mais qui prend vos décisions, vous ou votre religion? Votre gouvernement, vos pays, vous les drogués patriotiques… Où est la révolution, allez le peuple, Vous me laissez tomber…
Anton Corbijn affuble le groupe d’une barbe digne de Karl Marx, tandis qu’un ballet de mannequin agite des drapeaux dans une cour de prison vide face à un Depeche Mode harrangueur. Ou est la révolution? sonne comme un manifeste politique de vieux adressé à sa génération et à la suivante. Et moi d’espérer que si elle ne finit pas par venir dans le monde au moins, qu’elle advienne dans le prochain disque de Depeche Mode. Spirit, a paraître dans un mois.
Fan depuis 1983 et le maxi Get the balance right, DM accompagne ma vie. Et en toute objectivité, il y a eu de bons albums, des chefs d’oeuvre mais aussi des ratés (Exciter notamment); je n’ai, par contre, jamais été déçu par leur volonté d’aller de l’avant, leur créativité, leur honnêteté…Delta Machine avait été une vraie bonne surprise, j’espère qu’il en sera de même avec Spirit. Le single Révolution est impressionnant de fraîcheur pour un groupe qui affiche 36 ans d’existence !! De toute façon, le seul juge est le Temps…si l’écoute du CD provoque toujours des frissons plusieurs années après, c’est le gage de qualité. Ce qui est incroyable avec DM, c’est l’excitation avant la 1ère écoute…hâte donc d’être au 17 mars !!!