Artiste majeure du courant footwork, la productrice américaine Jlin revient avec un second album aux accents tribaux très réussi.
Repérée avec son premier album, le stupéfiant Dark Energy (2015), Jerrilynn Patton aka Jlin continue de repousser les limites et de fracasser les codes du footwork sur lesquels elle navigue avec une hauteur semblant définitivement inatteignable par la concurrence.
Avec son nouvel opus, Black Origami, qu’elle définit comme un assemblage de plis à l’image de la vie, Jlin fait tournoyer les rythmiques de manière plus tribale que sur Dark Energy. Ici, la violence ne résume plus à la production et au traitement électronique de ses circonvolutions, elle est portée par des cassures et des sonorités plus organiques que par le passée, assemblant percussions virevoltantes et basses aux pulsations profondes, parsemées de samples minutieusement injectés.
Jlin compose une musique complexe qui avance constamment, ne regardant jamais dans le rétroviseur, puisant dans les sphères du Futurisme, et la notion de vitesse qu’elle conjugue de multiples façons.
Les collaborations inattendues sont aussi de la partie, avec les participations de Holly Herndon et William Basinski, dont elle a dissous les apports au point de les rendre non identifiables.
Jlin écrit sa propre histoire, n’écoutant que sa petite voix intérieure, gravissant album après album les cimes de la perfection. Vital.
Roland Torres
Jlin – Black Origami
Label : Planet Mu
Sortie : 19 mai 2017