EDH, comprenez Emmanuelle de Héricourt, revient nous hanter avec son electro-pop froide et synthétique dans un nouvel album marqué par l’époque actuelle.
Repérée aux côtés de Hypo, Emmanuelle de Hericourt alias EDH est la co-fondatrice avec Elise Pierre, du label Lentonia Records, axé essentiellement sur les productions féminines (Judith Juillerat, CIRCE, Kim Ki O, Perrine En Morceaux, Madmoizel…). C’est aussi et avant tout une artiste à part entière, qui déroule lentement mais surement ses productions personnelles, à l’image de son nouvel opus SOS Spring.
Chez EDH les influences multiples fourmillent et se superposent, formant un tout complexe, où cold-wave, electro-pop et ambiances froides et détachées jouent à faire danser nos sens avec habileté. Avec sa basse en colonne vertébrale, EDH produit des titres labyrinthiques prenant une piste pour repartir vers une autre, nous tenant en alerte constamment, véhiculant son lot de surprises et d’enchevêtrements.
Sa voix navigue avec douceur sur les titres, apportant une dose d’humanité à une musique, qui parfois, avec ses synthés déviants et ses rythmiques capables d’escapades impromptues, nous entraine vers des fêlures à rapprocher de notre monde en déliquescence.
Sur SOS Springs les apparences peuvent être trompeuses, révélant derrière leur façade, une profondeur mélodique qui captive autant de par ses formes que de par ses contenants. Tout est histoire de savoir comment on aborde cette musique aux racines solidement plantées dans un aujourd’hui malade et confus, aux repères chaque fois plus floutés par le temps qui passe et les fantômes qui hantent l’histoire de tout un chacun. Captivant.
Roland Torres