La livraison de chroniques express pour le mois de juillet avec : Wesley Gonzalez, Juveniles, Frank Rabeyrolles, Kid Francescoli, Adieu Gary Cooper, Blot, Bogus Order, The John-Pauls et Fredda.
Adieu Gary Cooper © Laure-Anne Cossu
Wesley Gonzalez – Excellent Musician
Chanteur précoce repéré très tôt par la presse anglaise avec son groupe d’indie rock Lo-fi Let’s Wrestle, Wesley Gonzalez s’affirme dans l’humour et affine son style dans ce nouveau projet radicalement différent du précédent, où le son cradingue et les décharges d’énergie punk ont laissé la place à une pop anglaise fin 70 début 80, très rythmée, avec, dans la manière de chanter, des intonations qui ne sont pas sans évoquer celle des Dexys Midnight Runners. Pour le reste, Wesley Gonzalez déroule 13 chansons arrangés avec soin (synthés analogiques, Mellotrons, saxophones, piano, cordes…). Un disque plein de nostalgie pop, qui mélange les Bealtes, XTC, Todd Rundgren, Elvis Costello, et bien d’autres !
Moshi Moshi / La Baleine – juin 2017 – bandcamp
Juveniles – Without Warning
Sorti au printemps mais taillé pour l’été, ce nouvel album de Juveniles distille une électro pop dansante mâtiné de disco, très French Touch, de quoi largement se faire une place sur les dancefloors de vos lieux de vacances. Et même si la musique de Jean-Sylvain Le Gouic n’arrive pas jusqu’aux oreilles du DJ du camping, vous pourrez toujours pousser le volume à la maison afin de profiter pleinement de cet album produit dans le studio New Yorkais du précieux Joakim Bouaziz. Un album qui se révèlera d’une immédiateté et d’une efficacité redoutable et sur lequel on retrouve le producteur rémois Yuksek.
Paradis Records / Capitol Music – mars 2017 – spotify
Frank Rabeyrolles – Apart
Depuis son fief de Montpellier, Frank Rabeyrolles nous envoie régulièrement de ses nouvelles à travers des albums de musiques trip-hop, poptronica, où les sonorités fines et délicates occupent la majeure partie de l’espace musical. Avec Apart, son dernier LP en date, rien ne bouge ou presque. On se love une fois encore dans cet ensemble dédié à la rêverie, où les voix vont et viennent sans même parfois qu’on les remarque. Disque ultra confortable aux tonalités souvent mélancoliques, Apart rappellera les moments les plus pop de Kraftwerk ou la pop synthétique anglaise des années 80. Un disque qui ne viendra en rien perturber les fans du Montpelliérain mais qui devrait toucher un plus large public… c’est tout le mal qu’on lui souhaite.
autoproduit – mai 2017 – soundcloud / bandcamp
Kid Francescoli – Play Me Again
Cet album a beau être sorti en mars, il ferait un très bon disque d’été. A l’image de sa pochette ou encore par exemple du titre It’s Only Music, Baby. Après nous avoir narré ses amours avec Julia, le Kid de Marseille reprend le fil de l’histoire de Matthieu Hocine et de Julia Minkin pour évoquer une relation devenue amicale et musicale. Le résultat est tout aussi convaincant que sur le précédent album, si ce n’est plus, avec des chansons électro-pop d’une sensualité toujours aussi palpable. Toujours avec Julia au chant, il délivre un album solaire, à la fois chill et dansant, produit superbement par Simon Henner (French, 79, Nasser, Husbands) qui confirme Kid Francescoli comme l’un des meilleurs représentants français du genre et qui devrait régaler les dancefloors durant de longues semaines encore.
Yokanta – mars 2017 – spotify
Adieu Gary Cooper – Outsiders
Ils sont Suisses, ils ont sans doute déjà connu les vertiges de l’amour, ils s’appellent Adieu Gary Cooper et leur second album est vachement bien. Depuis un moment, on les sent venir tout doucement les albums post-Bashung. On en a déjà eu quelques spécimens plus ou moins convaincants, mais celui-ci en est un beau ! Captivant, sans maniérisme, Outsiders, c’est du rock français à l’ancienne, avec un ton, un truc en plus… un album qui sent le boulot à l’usine et le cambouis, un album avec une rythmique d’enfer et des guitares tranchantes juste ce qu’il faut, et une voix sombre pour porter des textes qui évoquent une réalité, celle d’un quotidien morose et précaire. A ne pas manquer !
Casbah records / Cheptel records – mai 2017 – bandcamp
Blot – Tambourine
Croisé au sein de Franz Is Dead puis de Dann Coltrane, compagnon de scène de Gaspard Royant, Laurent Blot revient cette fois dans l’actualité avec un premier album solo. Musicien, chanteur parisien, Laurent Blot a déjà une belle carrière derrière lui. Sur ce nouvel album, il couvre un large spectre en matière de musique pop, allant de la variété tendance 60’s en passant par la country folk américaine. Avec ses mélodies légères, ses refrains entraînants, ses textes chantés à la fois en français et en anglais, ce Tambourine devrait séduire les fans de pop indé et pas seulement !
Le pop club / Ave The Sound – mai 2017 – bandcamp
Bogus Order – Zen Brakes Vol. 2
On n’est sans doute pas beaucoup à se souvenir de Zen Brakes Vol. 1, le premier album de Bogus Order paru en 1990 et qui restera comme la toute première sortie du label anglais Ninja Tune. Près de 30 ans plus tard, ce projet mené par le duo Coldcut fait son grand retour avec un album qui parait quelques mois après la parution de Bullnose Step EP sur le label Ahead Of Our Time. Zen Brakes Vol. 2 mélange electronica et breakbeats dans la plus pure tradition des productions Ninja Tune, jouant avec les samples et les sonorités électro 90’s dans des ambiances à la fois chill et sombres. Une production old school qui ravira les fans du son et de l’esprit Ninja Tune. Ajoutons enfin que le groupe propose en plus une application permettant de créer de remixes visuels pour accompagner la musique de l’album.
Ninja Tune – juin 2017 – Bandcamp
The John-Pauls – Forget to Remember to Forget
Les plus curieux auront peut-être déjà goûté à cet album de The John-Pauls, un quatuor d’Austin dont le nom et le titre 2 de l’album (Françoise Sagan) semblent évoquer une certaine culture française. Pour le reste, on navigue dans un registre rock indé américain 90’s aussi classique que respectable, tout de suite identifiable avec des compos qui renvoient d’abord à Sonic Youth dans ses moments les plus posés. The John-Pauls c’est un style chaleureux, sobre, lo-fi juste ce qu’il faut et très direct, où la section rythmique tient la baraque de bout en bout. Ajoutez à cela un chant masculin/féminin très doux, des mélodies très agréables, et vous aurez là de quoi passer un court mais bien agréable moment.
Aagoo records – Mai 2017 – spotify
Fredda – Land
Comme Françoise Breut ou Marianne Dissard avant elle, Fredda (Frédérique Dastrevigne) fait partie de ces artistes françaises dont les chansons nous ramènent à un moment ou un autre au son de Tucson, à celui de Calexico et de tous ces disques sortis au cours de ces 20 dernière années produits ou mixés dans cette région si prisé par nos français. Avec ce cinquième album enregistré à la maison avec la participation de Naïm Amor et de son compagnon Pascal Parisot au chant et à l’écriture, puis mixé à Tuscon avec Jim Waters, Land déroule onze ballades, voire carrément des berceuses par moment, aux mots doux à aux rimes soignées, où il est question de saisons, de paysages, de voyages. Onze cartes postales portées par des mélodies épicées et des arrangements toujours aussi appréciables chez cette artiste décidément très attachante.
3h50 – mai 2017 – bandcamp