Les chroniques express pour ce mois d’août 2017 avec : Delphine Dora & Mocke, Paul Haslinger, Arianna Monteverdi, Couleur Dessin, Orson Hentschel, J. Bernardt, Charlie O. et Cosmic Analog Ensemble.
Arianna Monteverdi © les disques Normal
Delphine Dora & Mocke – Le Corps défendant
A ma droite, Delphine Dora, chanteuse folk, pianiste, à ma gauche Mocke chanteur guitariste au sein de Midget! et de Holden et même en solo avec notamment le remarquable St Homard. Ensemble, ils partagent ce goût pour l’aventure musicale. Ensemble, ils nous convient à une randonnée musicale, à une bien agréable balade sur les petits chemins escarpés, loin des sentiers battus de la chanson traditionnelle. Comme chez Le Saule – Aurélien Merle et compagnie –, on se laisse porter par le courant, par cette douce poésie par cette ambiance bucolique, ces chansons étranges ou l’on se croise, où l’on se perd où l’on se retrouve. Une agréable récréation à écouter entre deux albums plus conventionnels.
Okraina Records – juillet 2017 – bandcamp
Paul Haslinger – Halt and Catch Fire
Les fans de séries n’ont sans doute manqué de découvrir il y a quelques années Halt and Catch Fire qui raconte l’arrivée des premiers ordinateurs individuels à l’aube des années 80 aux Etats-Unis, vu à travers le combat que se livrent une petite entreprise de micro-informatique et le géant IBM. Pour la BO, c’est Paul Haslinger, musicien au sein de Tangerine Dream qui s’est chargé de composer les musiques électroniques qui composent cette BO avec des influences qui nous ramènent forcément un peu aux années 80. Sans toutefois trop abuser des sonorités vintage, le vétéran a composé 23 titres bien planants, pour la plupart de moins de deux minutes, qui oscillent entre ambient techno et électro. L’exercice est classique mais c’est réussi.
Fire Records – juin 2017 – bandcamp
Arianna Monteverdi – Getting Close
La dernière parution du label Les Disques Normal nous emmène quelque part entre le Texas et des Appalaches. Dans des compositions Americana Country imaginées par Arianna Monteverdi, une chanteuse guitariste originaire de Nantes, comme son nom ne l’indique pas.. Avec ces sept titres, ces sept ballades très belles, très tranquilles, enregistrées en duo avec Vincent Dupas (My Name Is Nobody) – dont on reconnaît sans mal la patte –, et produit par Vincent Robert (Electric Electric), la dame au chapeau Stetson et aux bottes en peau de serpent, mais surtout à la voix si pure et envoûtante, nous transporte au pays de Dolly Parton, dans cette cette Amérique fantasmée que l’on imagine si facilement au contact d’artistes de cet acabit.
Les Disques Normal – mai 2017 – bandcamp
Couleur Dessin – Couleur Dessin LP
Nouvelle déclinaison du revival Psyché pop 60’s avec le duo montréalais Couleur Dessin. Aux commandes, Christian Simmons et sa conjointe Anne-Lise Griffon signent un premier album très accrocheur. Certes, on a déjà entendu ce son et ce style de compos des tas de fois chez les Beatles ou les Beach Boys à la fin des années 60 ou plus récemment chez des gens comme Temples ou Jacco Gardner, mais le charme opère encore dans cette production moins balisée qu’il n’y paraît, où les mélodies légères et les refrains entraînants de la première partie laissent place à des compos plus expérimentales, plus sinueuse dans la seconde moitié du disque, les rapprochant cette fois plus des musiques de Broadcast. Un jolie découverte donc que ce groupe avec un premier album d’apparence classique mais à la fois ambitieux et aventureux.
Fixture Records – juin 2017 – bandcamp
Orson Hentschel – Electric Stutter
Presque un an après son premier album Feed The Tape, Orson Hentschel propose Electric Stutter, une production où les musiques électroniques se font sombres, froides, répétitives et anxiogènes. Pourtant, malgré l’aspect expérimental et étouffant qui se dégage de cet ensemble riche en émotions diverses, Electric Stutter se révèle être un album plutôt accessible et très nuancé qui pourra s’écouter comme la bande originale d’un film de genre, type fantastique ou horreur. Une vraie curiosité à mettre au crédit d’un label toujours aussi passionnant nommé Denovali.
Denovali – juin 2017 – bandcamp
J. Bernardt – Running Days
Décidément le talent du groupe belge Balthazar, – auteur de quelques albums remarquables dont le fameux Rats de 2012 avec lequel le peuplé indé les a vraiment découvert – se conjugue aussi très bien en mode solo. Après Warhaus, projet de Maarten Devoldere et Zimmerman, celui de Simon Casier, c’est au tour du guitariste Jinte Deprez de proposer un projet parallèle avec J. Bernardt. Les fans de Balthazar ne seront pas perdus car on retrouve ici la mélancolie pop que l’on aime tant chez Balthazar, avec ici en plus des sonorités électroniques assez marquées et une production qui sonne par moment très rap r’nb’. Une jolie réussite pour un album plus que soigné.
Play It Again Sam / PIAS – juin 2017 – spotify
Charlie O. – Marguerite
Voilà un album bien singulier que ce Marguerite. Un album qui évoque plein de choses liées notamment à l’enfance, aux lieux sacrés de la religion catholique mais aussi au cinéma français des années 60/70. Il est l’œuvre de Charlie O., musicien organiste à l’Eglise Sainte-Marguerite de Marseille, mais aussi collaborateur de Philippe Katerine et Mendelson. Une vraie curiosité donc que cet album qui fait passer l’auditeur pas des sentiments très divers avec des musiques rappelant énormément de choses liées à la culture populaire française du siècle dernier, par exemple aux musiques dessins animés (De Roubaix). Une musique en noir et blanc, très accueillante mais aussi, forcément, pleine de nostalgie.
La souterraine – juin 2017 – bandcamp
Cosmic Analog Ensemble – Les Sourdes Oreilles
Comme résister à la musique du Cosmic Analog Ensemble ? Comment ne pas se laisser séduire par les sonorités 60’s psychédéliques de cet album, par ces compositions instrumentales renvoyant directement aux musiques de François de Roubaix, Piero Piccioni ou David Axelrod ? Impossible donc de ne pas craquer pour Cosmic Analog Ensemble, projet du compositeur, producteur, multi-instrumentiste Libanais Charif Megarbane qui a sa manière rend un hommage fidèle aux grands compositeurs de musiques de films mais aussi aux arrangeurs de la période 60/70 dans cet album en forme de BO de film imaginaire. On ne pourra donc que remercier le petit label breton My Bags qui a déniché cette pépite distribuée au format vinyle et en cassette.
My Bags – juillet 2017 – bandcamp