Florist a fait des siennes l’année dernière avec un premier album intitulé The Birds Outside Sang. Malgré l’accident qu’a pu connaître Emily Sprague qui l’a laissé paralysé pendant un bon bout de temps, le quatuor de Brooklyn récidive avec ce second opus.
Maintenant qu’elle n’est plus paralysée, Emily Sprague peut enfin reconquérir sa guitare acoustique et se réunir avec ses trois autres acolytes pour ce nouveau disque. Et rassurez-vous, If Blue Could Be Happiness est un incroyable bijou pop-folk lo-fi à l’américaine avec des morceaux reposants et mélancoliques comme le premier titre acoustique Blue Mountain Road où elle nous confie ses multiples craintes dans une période sombre de notre histoire mais aussi de son état mental (« Don’t be afraid, I’m not going away, I’m just keeping track of my mental state », chante-t-elle un moment donné ainsi que « If you’re terrified of living like me, I hope you’ll be fine cause we’re terrified together in this terrifying time »). Le titre suivant What I Wanted To Hold se veut plus nostalgique et positive (« I’m alive and I’m okay, the air is light blue today ») tandis que The Fear Of Losing This se veut plus personnel.
Si l’on veut, ce second opus de Florist est la recherche du bonheur et du bien-être intérieur de notre hôtesse new-yorkaise tant elle nous parle de ses escapades avec sa mère sur le très rythmé Growing Brightly où elle se remémore les fois où elle a parcouru l’Arizona et l’Océan Pacifique sur fond de synthés qui scintillent ou encore les sublimes Understanding Light (avec sa question rhétorique : « Why can’t I find a place to hide from the darkness ? I want to live in the blueness ») et If Blue Could Be Happiness. C’est à coup de fingerpicking, de rythmiques chaloupés et de synthés discrets que l’on réussit à être bouleversé par tant de sérénité et de douceur notamment avec de très beaux exemples comme Thank You Light où elle imagine sa propre mort quand son âme quittera son corps ou encore la conclusion poignante nommée Red Bird qui fut une démo qu’elle a joué pour sa mère le jour avant son décès. Un moment riche en émotions avec cette phrase qui attire notre attention : « I understand the birds now that I’ve seen some things ».
La musique indie folk de Florist a toujours été intimiste et poignante, comme l’a pu être celle de feu Mark Linkous et Elliott Smith mais pourtant If Blue Could Be Happiness est certainement leur œuvre la plus optimiste avec ses textes introspectifs centrés sur la quête de l’espoir. Le quatuor de Brooklyn nous rappelle avec ses dix morceaux mélancoliques que la mort nous guette et qu’il faut rester sur ses gardes mais qu’il ne faut pas non plus oublier de rester positif malgré l’époque sombre que l’on traverse actuellement.
Florian SONI BENGA
Florist – If Blue Could Be Happiness
Label : Double Double Whammy Records
Sorti le : 29 septembre 2017