Il vient aussi de Liverpool mais il est difficile de rattacher directement le rock popeux de Michael Head du Fab Four beatlesien. Pas plus qu’on ne peut trouver de référence directe aux années 80, années où on découvrait Mick Head pour la première fois.
Crédit Photo : John Johnson
… À part peut-être dans ce goût pour la guitare électrique un brin rageuse mais en léger retrait de la voix et de sa seconde gratte. Non c’est bien plutôt du côté des groupes à Telecaster des années 90 qu’il faut aller chercher des influences sur le son de Adios señor pussycat ; pour celui qui fut pourtant leader des Pale Fountains auteurs d’un succès plus critique que public au mitan des années 80.
De ce passé “mythique” le freluquet de jadis aux airs punks – coincé entre son goût pour la batterie martiale, la trompette caractéristique d’une part et les mélodies de la new wave de l’autre: Pale Fountains produits par Ian Broudie est-ce un hasard ? – conserve une facilité à développer des mélodies plus fines qu’elles n’y paraissent au premier abord.
Mais c’est à peu près tout. Pour le son de Adios, les références qui me viennent en tête à la première écoute sont les Teenage Fanclub, The Auteurs, The Levellers , Tindersticks ou même Divine Comedy époque Casanova. Michael Head, les a peut-être influencés à l’époque, note, via les deux albums de Pale Fountains ou via son groupe Shack qui succéda à la séparation du groupe originel, et publia un unique album au milieu des 90’s. Et il vient, en 2017, réclamer son du sur 3 générations de pop rockeurs anglais?
Le son de Adios, bien que bruitiste par essence, est l’oeuvre d’un homme de 55 ans qui a roulé sa bosse et a appris à être en paix avec lui même. Head contient la fougue morbide du jeune homme qu’il fut. Les compositions prennent de l’atmosphère, de la subtilité dans les arrangements, des chorus, de l’air, même si c’est un air chargé de la pluie britannique. La guitare folk milite sa cause au milieu du vrombissement électrique, et l’auditeur navigue à vue qu’il soit sensible aux riffs vraiment électriques ou plutôt aux ballades folk, il reçoit les deux dans une même chanson.
La voix est grave, posée, jamais criarde. On songe parfois à Richard Hawley , au Neil Hannon de 2016 (oui Divine Comedy est peut-être une bonne comparaison globale, si on arrive à se représenter DC ayant retiré le côté dandy pour y ajouter un côté cabossé) ou même le chantre de l’Irlande folk , Christy Moore. Cette impression d’aller fouler des pieds le Burren ou le Connemara est parfois renforcée dans les arrangements, quand une subtile tin whistle, ou une frôlement de cordes (violon ou violoncelle) s’invitent dans les arrangements.
Adios est un album classique de rock 90, joué par un revenant des 80’s, pour un public de 2017. Les mélodies sont toutes en charme, mais sans œillades putassières. Parfaitement simples et efficaces. Taillées pour l’époque fraîche et humide dans laquelle elles paraissent. Mon album de novembre.
Denis Verloes
Michael Head & the red elastic band – Adios señor pussycat
Label : Violette records
Sortie le : 20 octobre 2017