Pour son 4e album, la chanteuse allemande Geneviéve Pasquier adoucit son style, apportant une certaine forme de classicisme dans ses musiques downtempo.
Credit photo © Stefan Alt
Figure incontournable de la scène indus allemande au sein de la formation Thorofon, au début des années 2000, Geneviéve Pasquier était restée longtemps sans donner de nouvelles. 8 ans pour être exact. C’est le temps qu’il aura fallu à l’artiste pour donner naissance à un quatrième album solo, Louche Effect, qui reprend les choses à peu de choses près où elles avait laissées, tout en y ajoutant plus d’instants de quiétude, aux connotations presque trip-hop, sans pour autant y adhérer complètement.
Car Geneviéve Pasquier n’est pas du genre à faire du surplace, ni à être enfermée dans une quelconque chapelle. Si l’électro, l’indus et quelques bribes d’EBM sont toujours là, ils sont disséminés et dilués dans les 13 titres, laissant une place privilégiée à sa voix susurrée, capable de planer au dessus des rythmes, comme de nous happer dans un cabaret étrange aux murs recouverts de velours rose foncé.
Pas foncièrement dark, ni forcément lumineux, Louche Effect navigue quelque part entre des zones mal éclairées, enrobées de brouillards au pouvoir enivrant, circulant en arabesque sur des no man’s lands piégés dans un espace-temps étrange aux allures de Blade Runner gothique.
Geneviève Pasquier a su diversifier son univers, apportant une certaine forme de classicisme à travers ses tracks downtempo, offrant un album plus abordable que par le passé, à la production riche et subtile qui mérite que l’on se penche dessus avec délectation.
Roland Torres
Geneviéve Pasquier – Louche Effect
Label : Ant-Zen
Date de sortie : 6 septembre 2017