Bibio propose une immersion dans l’ambient music avec ce nouvel album fragile, habité de douceur et de bienveillance.
Stephen James Wilkinson aka Bibio ne s’était jamais aventuré du côté de l’ambient, bien qu’ayant parfois flirté avec mais sans jamais vraiment y entrer. Il en va désormais autrement avec la sortie de Phantom Brickworks, oeuvre minérale à la beauté reposante qui voit l’anglais nous offrir 9 titres éclairés de l’intérieur par les souffles réguliers de la quiétude et de la plénitude.
Je dois bien avouer que j’avais un peu mis de côté sa musique, agréable mais qui finissait quelque part par gentiment ronronner. Avec Phantom Brickworks, Bibio va vers quelque chose d’épuré et de dépouillé, qui malaxe autrement les émotions, prenant le temps de mettre de côté une certaine routine, pour sombrer dans les méandres d’une l’abstraction subtile, construite autour de vagues instables à la fragilité émouvante.
Phantom Brickworks nous emporte dans une contrée imaginaire aux géographies caressantes, recouvertes de feuillages colorés et de bises légères desquelles semblent s’échapper des litanies surgies d’un autre espace, d’un autre temps.
Il y a une certaine forme de gravité dans sa légèreté, celle de souvenirs récoltés et assemblés tout au long d’une vie, où enfance et âge adulte se côtoient avec la même intensité, se donnant la main pour donner naissance à des mélodies suspendues aux filins d’une poésie hantée par les relents chauds de la mansuétude. Un album fragile habité de douceur et de bienveillance. Sublime.
Roland Torres
Bibio – Phantom Brickworks
Label : Warp Records
Date de sortie : 3 novembre 2017