C’est la petite surprise de ce début d’année 2018 : courte, rapide, enlevée, suffisamment trash et décalée pour séduire un peu tout le monde, The End of the F***ing World remplit parfaitement son rôle : du divertissement malin et original.
Le pitch en quelques mots : Virée amoureuse de deux ados en plein crise de mal-être dans une Angleterre un peu groggy et marginale, Lui se pense en potentiel psychopathe parce qu’il crève des petits animaux et a envie d’étrangler son entourage, Elle est une petite rebelle à la répartie cinglante, coeur d’artichaut enrobé dans un corps nerveux et dégoûté « de la life tu comprends j’en peux plus ». Ils se trouvent, s’explorent, se désirent, se voilent leurs légères envies de se zigouiller l’un l’autre, mais souhaitent surtout tout changer, comprendre le passé et aller de l’avant. Si possible à deux.
Les références pleuvent dans cette série : on pense à Tarantino, au Tony Scott de Bad Romance, sauf que l’humour british à froid domine, surtout aux débuts. Sur les épisodes finaux, l’ambiance devient plus pesante, moins ironique et plus classique. Mais on déguste plutôt goulument ces huit épisodes de 25 mn au rythme soutenu et à la musique parfaite, teintée de pop sixties et de rock indé pertinent.
Sur Netflix depuis début Janvier, ce duo imparable de jeunes adultes en quête d’eux-mêmes risque bien de continuer leurs péripéties au vu du final de cette saison, une fin d’ailleurs un peu trop facile pour être honnête, mais qui a le mérite d’être claire dans ses intentions de continuum. Espérons que ce détonant one-shot ne devienne pas une rocambolesque aventure sans fraîcheur et convenue…
Jean-François Lahorgue
The End of the F***ing World, série (UK) de Jonathan Entwistle
Avec Alex Lawther, Jessica Barden, Wunmi Mosaku
Saison 1
8 épisodes de 25 mn
Première diffusion : 5 janvier 2018 sur Netflix